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Petit Prélude pour trombone (Papineau, O'Keefe)

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Petit Prélude pour trombone (Papineau, O'Keefe) Empty Petit Prélude pour trombone (Papineau, O'Keefe)

Message  Rayer Jeu 17 Avr - 19:14

(Dans un grand bruit de moteur une Mercedez-Benz SLR-McLaren, un modèle limité de couleur blanche. Les parois, donc les multiples reliefs donnent une impression de vitesse, met aussi d’avant l’allure quelque peu grillagée et les tuyaux d’échappement latéraux. Les lumières s’éteignent et Hans-Jakob Rayer sort du véhicule, et son fils fait de même de l’autre côté. La musique qui jouait s’éteint, et les derniers échos de Rammstein se font entendre. Posant le pied sur les fines pierres blanches qui pavent son entrée, il fait quelques pas pour examiner successivement les deux parois inférieures des portes, puis se dirige lentement vers la rue. Il ouvre les deux grilles de fer noires, qui s’étaient probablement fermées depuis son entrée dans l’allée, et observe une petite côte de gravier qui traverse la rue pour se rendre jusque chez son voisin. Suivant des yeux le tracé, il retourne sur son terrain et monde une pente très légèrement inclinée pour constater l’aboutissement du tuyau et regarde avec consternation sa piscine remplie de matières fécales. Retournant ensuite à son véhicule, il en sort un téléphone cellulaire et fait un appel empressé.)

*** Traduction de l’allemand***

Rayer (hurlant) : Peux-tu me dire ce qu’est cette connerie? Je m’absente pendant quelques jours et je trouve ma piscine dans cet état? Tu viens tout de suite et tu fais venir la compagnie de nettoyage avec toi, et faites gaffe au carrelage, je ne veux pas qu’il soit entièrement abîmé comme la dernière fois où vous avez dû faire des réparations. Je me fous de tes excuses. Si tu as d’autres clients à voir, c’est que je fais partie de tes autres clients, et nécessairement ce n’est pas le cas. Alors tu viens tout de suite ou j’appelle quelqu’un qui pourra venir tout de suite. Ça ne me dérange pas. Parfait, je t’attends.

(Rayer se dirige ensuite vers la grille qui sépare sa propriété de la rue et la serre fermement avec ses poings.)

Rayer (marmonnant) : Si je l’attrape… tu fais seulement un autodafé avec son chat et il en profite pour se venger pendant que je ne suis pas là. Il a vraiment agi en traître. Et je lui avais pourtant laissé un message lui indiquant de ne pas laisser son chat traîner partout. C’est gens là sont d’un monde…

***Fin de la traduction de l’allemand***

(Rayer fait ensuite marche arrière pour s’adosser à son véhicule. Après avoir essuyé son habit, un complet de couleur blanche avec une chemise et une cravate dans les mêmes couleurs, il enlève ses gants et les jette sur le siège arrière de la voiture. Il prend plusieurs respirations, donc les premières sont étrangement saccadées, ferme les yeux et recommence. Après une très longue expiration, il se retourne vers son fils.)

Rayer (direct) : T’es encore là, toi? Rentre à la maison Tu as des devoirs à faire, je suppose?

Hans-Jakob (gêné) : En fait, non… tu sais très bien que je ne vais plus à l’école depuis un certain temps.

Rayer (levant les sourcils) : C’est vrai… on s’écarte, parfois. Dans ce cas laisse-moi tranquille, tu veux? Je dois m’entretenir avec monsieur le caméraman. Si tu n’as pas fait tes exercices, vas les faire, sinon occupe ton temps comme bon te semble, mais seulement en compagnie acceptable. Le bottin est dans la salle à manger, si tu veux contacter de pareils individus. Et il y a un afficheur depuis que tu as contacté cette jeune fille la dernière fois, et je ne veux plus te prendre avec des êtres aussi imparfaits. La prochaine fois les conséquences pourraient être bien pire. Allez, va!

(Rayer fait un geste autoritaire désignant la maison, et le garçon se dirige vers elle, les pieds traînants. Voyant son fils marcher de la sorte, Rayer se retourne et prend son visage de sa main droite, l’index et le majeur accotés sur le front et le pouce ainsi que l’annulaire soutenant la base du visage, puis il secoue la tête d’un air las.)


Rayer (soupirant) : Je n’ai franchement aucune idée de ce que je vais bien pouvoir faire de lui. M’enfin, là n’est pas la question. Traitons maintenant du cas d’O’Keffe et de Papineau, nos deux dégénérés spirituels. En un premier temps, je dois avouer, suite à leur parade assez quelconque, que pour la première fois de ma vie, j’ai réellement un peur en les voyant. C’était même un choc assez étonnant, et une constatation de leur médiocrité et du peu d’amour qu’ils avaient d’eux-mêmes. Ce que je trouve le plus humoristique dans cette situation, c’est que l’on a voulu me ridiculiser par un tel accoutrement mais qu’eux le font de bon cœur, sans même se poser de questions. Si je gagne le combat, il s’agira donc pour eux d’une double défaite, puisqu’ils n’auront pas eu le plaisir de m’humilier.

Car la problématique du match où nous nous trouvons n’est pas de définir si les plumes sont douces ou pas et si un « string » peut être acceptable pour un homme, mais de savoir qui nenous deux encaissera le plus de coups, et sur ce plan je crois que ce sera toi qui te feras plumer. Aussi, O’Keffe, si tu prends un plaisir aussi sadique à faire souffrir aux téléspecteur ton apparence actuelle, je te prierais de bien vouloir les enfants en considération. Je crois que le taux de suicide élevé dans la province de Québec pourrait très bien avoir une corrélation avec des actes de ce type de ta part et d’autres individus aussi… spéciaux. D’une part nous voyions trop, et de l’autre tu nous en disais trop. Je me fiche de savoir tes préférences au niveau d’un « string », bien qu’il y a sûrement, dans ton cas, une très grande expertise dans le domaine.

Au niveau de ma volonté de changer le monde, j’aurais quelques réserves à votre endroit. Ce n’est pas parce que je veux changer le monde que je fais de la lutte, ni le contraire, mais les deux font partie de ma présence magnifique et si je peux me servir de ma force physique et de mes habiletés de lutteur en plus de mes capacités discursives pour corriger des énergumènes de votre acabit, je crois que c’est mon droit. La politique est un monde un peu trop « sale » pour moi, je ne n’aime pas trop avoir à me mêler directement dans le public, parce que ceux-ci ne comprennent pas que je ne suis pas prêt à me mêler à des impurs de leur genre. Je préfère aider indirectement la politique grâce à de menus contributions et en soutenant les bonnes causes, et ceux-ci me le rendent bien, à leur manière, ce qui me permet d’améliorer la condition générale de la planète sans pour autant me refuser à la lutte, car l’étude des relations tendancielles entre les lutteurs me permet de mieux comprendre la mentalité humaine et d’extrapoler du microcosme que représente la LCC les idées que je transferts ensuite sur un plan plus politique et social.

Et si tu n’as pas de femme, O’Keefe, je ne me demanderai même pas pourquoi, puisqu’il était en effet assez absurde de ma part que je pense que tu en as une. Bref, il était évident, vu ton allure, que tu n’en aurais pas trouvé une. À croire que même une prostituée se sauverait de toi comme de l’herpès. De plus, je ne m’abaisserai pas à aller acheter un string dans un marché au puces, de un parce que c’est un endroit abominablement sale, et de deux parce que c’est un endroit où on trouve souvent du matériel de seconde main, ce qui ne me tente pas particulièrement.

Aussi, à l’extérieur de tes délires quasi alcooliques, quand à cette… morve, j’ai été très fortement rassuré, car j’ai constaté que c’est contre des gens qui ont sensiblement la même intelligence que toi que je devrais lutter, ce cela m’a réconforté à un point tel que j’ai pensé cesser mon entraînement, les rires m’ayant suffisamment musclé les abdominaux. C’est cependant un ravissement de constater que mes seules paroles vous ont mis dans un pareil état de confusion. C’est en presque réjouissant, et jamais je n’aurais pensé que des pèquenots d’une région aussi éloignée que le Québec, des bûcherons sans grand vocabulaire ni classe puissent être aussi retardés que vous. Vous rendez ma tâche non pas plus facile, mais plus enrichissante, puisque je me dois de vous montrer le vrai monde, de vous montrer la nécessité de laisser votre bouteille d’alcool pour travailler pour vos réels maîtres. Vous avez couru vous-mêmes à votre médiocrité, et il est maintenant temps de payer le prix de cette dérivation par les coups, le sang et la cendre. Je me réjouis déjà de m’occuper de cette tâche.

Je ne suis donc pas saoul, contrairement à ce que vous pensez, je suis simplement supérieur à vous de manière physique et intellectuel, du fait de ma race, et comme vous voulez vous donner une impression de puissance sur moi et que vous vous croyez les plus forts, vous mettez votre incompréhension sur un palier externe, ce qui est plus que misérable. Peut-être que suis vous réduisiez votre consommation d’alcool pour préserver le peu de neurones qui vous reste et que vous preniez le temps de faire des recherches et de sortir de votre bois, vous comprendriez les multiples allusions que j’ai faites. Orval Ménard était un gérant, nous l’avons torturé pour le purifier du temps de l’ALNF, tout cela parce qu’il refusait de nous écouter. C’était un individu très sympathique à torturer du fait qu’il criait beaucoup. Et en parlant de pilules, il devait en prendre assez souvent pour son cœur, une anecdote qui est revenue dans tes propos et que j’ai trouvée assez humoristique par la liaison qu’elle proposait.

Néanmoins, je me vois dans la nécessité de me quitter, puisque votre compagnie m’est quelque peu inconfortable. (Il tourne la tête et observe un camion qui passe la grille menant à son domaine) Je vous souhaite la plus grande chance pour vous dans le combat, conséquemment la même chance pour moi, bien que je n’en aie pas besoin. Je vous abandonne ainsi à vos nécessités quasi scatologiques et à vos initiations rituelles grotesques dans l’espoir que je n’aurai plus à vous parler.

(Rayer pivote et se dirige vers le camion, d’où sort un homme au physique endomorphe, vêtu d’un chandail assez sale, et qui se dandine en sa direction, faisant mise de vouloir lui serrer la main. Or, Rayer ne la lui tend pas et se contente de pointer la piscine avec mépris et de regarder l’autre, le nez retroussé. Sans pouvoir le regarder de haut, il se retourne brusquement et entre dans son domicile. Alors qu’il ouvre la porte, on entend « Un sospiro » de Franz Liszt, probablement joué par son fils, au second étage.)

Rayer

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