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Tapoche le rouquin (Partie 1)

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Tapoche le rouquin (Partie 1) Empty Tapoche le rouquin (Partie 1)

Message  Rayer Dim 18 Mai - 0:59

(La caméra ouvre sur Hans-Jakob Rayer, au travers du pare-brise d’une Mercedes GL-550. L’extérieur est de couleur noire et la courbe du pare-brise, au travers de la vitre teintée, révèle un intérieur de couleur beige. Au total, sept places sont présentes dans le véhicule, mais seulement deux sont occupées par des passagers. Sur le côté gauche, la tête adossée au dossier du banc, on remarque Hans-Jakob Rayer fils, l’air légèrement désinvolte, qui regarde droit devant lui sans broncher, suivant chaque mouvement du véhicule. Il n’est pas vêtu d’une manière particulièrement raffinée, mais plutôt comme s’il sortait dehors pour une journée quelconque. Il tourne une fois de temps en temps la tête sur son côté droit afin de regarder le mouvement extérieur. On ne semble pas y avoir aucune musique dans le véhicule, le seul bruit est celui du moteur. À la droite, on remarque Hans-Jakob Rayer père, qui est vêtu de manière beaucoup plus formelle que son fils. Son vêtement est composé d’un tuxedo, c’est-à-dire un veston noir, une chemise blanche, une cravate noire et un pantalon noir. On peut supposer qu’il a probablement des souliers parfaitement cirés comme à son habitude, mais il a aussi des verres fumés qui lui cachent une partie du visage. Il n’affiche aucune expression et ses cheveux blonds, même courts, sont plaqués vers l’arrière de sa tête, non pas pour former des piques, mais plutôt pour donner un air très légèrement mafieux. On remarque les mains qui glissent avec beaucoup de délicatesse vers la droite, et le véhicule pivote pour entrer dans un stationnement. La caméra effectue une rotation afin de montrer l’avant du véhicule. Au-delà d’une légère paroi plastique de noire, on distingue un stationnement. Il n’y a que quelques véhicules et une multitude de lignes blanches. Une BMW, quelques véhicules d’une moindre importance, et une Volvo S-80 2008, laquelle porte dans son pare-brise une vignette pour personne handicapées. Cependant, on remarque que le véhicule n’est pas dans un espace qui leur est réservé, ce qui semble étrange. Rayer passe à côté de ce véhicule, zigzague un peu dans l’endroit et tourne afin de prendre un espace pour handicapés. Aucune raison pour leur laisser un espace qu’ils ne méritent pas, de toute manière. Rayer ouvre sa porte afin de sortir du véhicule. L’enfant, après un léger regard aux allures un peu mélancoliques à son père, baisse la tête et sort du véhicule. Le lutteur met la main dans ses poches, après avoir fermé sa porte, et pèse sur un bouton, lequel, selon le déclic que l’on peu entendre, permet de barrer le véhicule. Le caméraman recule pour nous montrer l’édifice :
À l’allure assez vieille par la forme et la couleur des roches qui le composent, les vitres sont de verre teinté, de manière à ce que la température intérieure reste stable. Mais tout est un amoncellement de pierre, un édifice de deux étages, avec une bordure plus large au sommet, de sorte qu’un faux toit est accessible pour le concierge. Des motifs en cuivre sont visibles, de couleur légèrement brune – ils sont neufs, puisqu’autrement ils seraient recouverts de vert-de-gris – ce qui augmente la valeur de l’édifice et contribue à son allure quelque peu vieillotte. La porte qui permet d’entrer dans la bâtisse est entièrement vitrée, teinte comme le reste, et Rayer, suivi de son fils, pénètre dans le bâtiment. Après avoir franchi une antichambre de petite taille, avec une grille sur le plancher qui laisse l’eau s’évacuer de sous les souliers, puis Rayer pousse une seconde porte, laisse entrer son fils avant de la laisser se fermer sur le caméraman. Une fois dans le hall, on entend l’écho des souliers de Rayer qui, comme nous l’avons supposé, sont parfaitement cirés. Sa marche est assurée et stable. Des deux côtés, on voit un mur vitré, avec des cadres d’aluminium, sur le plancher de la céramique posée en fresque, comme dans certaines églises, ce qui montrer d’autant plus l’âge de l’endroit. De l’autre côté des vitres, on voit des bibliothèques et des bureaux, des gens qui s’affairent à des dossiers, bref une trombe de fonctionnaires qui aident à faire fonctionner leur bureau. Sans leur jeter aucun regard, Rayer poursuit son chemin vers l’ascenseur, avec son fils qui le suit sur les talons, et qui pour cela doit marcher à une vitesse assez élevée. La caméra ne montre qu’un bras dans l’ascenseur, avec un veston noir et un pas de chemise blanche qui dépasse. L’ascenseur dont les grandes portes métalliques, polies et réfléchissant l’autre front comme un mauvais miroir, se rétractaient, ouvrant à l’allemand la petite cage d’ascenseur. Cette dernière était aussi différente du hall d’entrée que ne le sont le jour et la nuit; plutôt que d’être moderne et froid, l’ascenseur ouvert devant Rayer se trouvait être vieillot, et sa lumière vive se réverbérant sur les murs sang. Visiblement, l’ascenseur n’avait pas été rénové encore, et son atmosphère semblait encore encombrée du fixatif pour afro et de l’odeur des joints qui avaient composé l’essentiel de ses odeurs durant les années 70. Une illusion, bien sûr, l’endroit était propre. Ses murs, dont la texture ondulée, chaude et douceâtre montre qu’ils ont été tapissés de cor du Roy, sont aussi striés de tiges de métal doré, imitant une quelconque décoration florale, et vissés à même le mur. Un tapis beige à poil ras, très usé par les milliers de pieds qui l’ont usé au cours de son existence, preuve podaire de la stupidité du designer qui avait demandé à ce qu’il soit posé. Mais le tapis beige était déjà occupé par quelqu’un d’autre, qui se poussait d’un pas, laissant à Rayer et à sa malheureuse progéniture l’espace suffisant pour entrer.

Les deux hommes, très enserrés l’un à l’autre par le manque d’espace, sont vêtus de manière très identique. La seule différence vient du fait de la masse musculaire impressionnante du voisin de Rayer, dont les muscles énormes semblent vouloir s’extirper du costume. Cependant, aucun bouton ne semble sur le point d’éclater. Disons donc qu’il est ajusté. Ses larges yeux bleus, surmontés de sourcils broussailleux lui donnant un air sévère, se promènent sur les deux nouveaux venus. Les vêtements des deux hommes et leurs yeux blues sont leur seul point commun. Ses cheveux courts et noirs, peignés en pics, sa courte barbe, sa mâchoire forte et son teint bronzé le différencient de ses compagnons de voyage, mais, de manière plutôt surprenante, ceux-ci ne semblent pas rechigner. Les yeux des deux pères se croisent par intermittence, sans qu’un mot ne soit échangé. Le silence laisse toute la place aux bourdonnements mécaniques du vieil ascenseur, ainsi qu’à la musique aux accents supposément exotiques. Un nouveau regard échangé entre les deux hommes, aussitôt détourné. L’homme barbu tourne alors la tête vers la petite tête blonde devant lui. L’espace d’un moment, ses yeux s’écarquillent, à la vue de cet être encore jeune, vêtu aujourd’hui de bermudas beige et un T-shirt de MotoCross bleu et noir. Les deux hommes prennent simultanément, dans leurs poches, un petit appareil de communication (un micro allant à l’intérieur de l’oreille, muni d’un fil transparent coulant à l’intérieur de la veste). Ils semblent attendre quelque chose. Les secondes s’égrènent tranquillement, le temps n’étant pas pressé, car rien n’est plus éternel que le temps, dont les caravanes passent sans fin dans le désert, errant sans but, le pas des chameaux rythmé par les passionnants accords d’une Gymnopédie d’Érik Satie. L’ascension se poursuit sur ce passionnant tableau; l’aryen fixant le barbu qui fixe l’aryen et l’enfant et l’enfant qui fixe la porte qui ne fixe rien, bien entendu. Enfin, les portes s’écartent sur une grande salle à bureaux, un labyrinthe dédaléen ponctué de postes de travail et de machines à café, où patrouillent de bedonnants fonctionnaires courant pour aller chercher un dossier au numéro de code dont la prononciation défierait les limites du possible. Sans même porter attention à la secrétaire trop soignée qui, de toute manière, était bien trop plongée dans sa paperasse pour remarquer aussi banal trio que celui de deux armoires à glace portant trois pièce et verres fumés, accompagnant un garçon de neuf ans.

Les deux hommes ne perdent pas leur temps de toute manière; d’un pas pressé, ils marchent côte à côte, le jeune garçon pressant de nouveau le pas pour les suivre. L’imposant personnage accompagnant Rayer se pousse, laissant un minuscule espace pour que l’enfant puisse les dépasser. Celui-ci entame d’ailleurs sa course, mais un autre homme sort du couloir, et percute les deux hommes, son genou frappant le gamin en plein ventre, comme il courait. Le jeune homme aux joues empourprées jette un regard aux deux hommes, au regard toujours inexpressif. Ses yeux émeraude se promènent de l’un à l’autre, ses cheveux roux et frisés perlent même de sueur.)


Rouquin :…désolé…


(Hans-Jakob Rayer fils, dans un « Crisse de roux » retentissant, se jette sur l’homme et lui donne un violent coup de pied au niveau de la fourche. Après que l’homme se soit penché, à cause de la douleur, l’enfant lève le genoux pour lui donner un coup sur le nez. Rayer n’a aucune réaction, mais Craig Simmons fait quelques pas vers l’avant et tend la main en direction du jeune homme. Hans-Jakob Rayer père, dans un mouvement rapide, avance à son tour pour lever la main de Simmons avec un hochement de tête afin de permettre à son fils de poursuivre l’attentat fait contre le rouquin. Craig se retourne vers Rayer avec un air très légèrement dégoûté.)

Craig Simmons (levant les épaules et les sourcils surélevés) : Bin là… qu’est-ce que tu crisse là? Et tu le laisse faire en plus?


Rayer (sans émotion): Moi, ce qui me choque le plus, c’est qu’il a appris un langage de roturier. Je me demande où il est allé traîner, encore. Je vais devoir enquêter. Et après tout, il faut considérer que ce n’est qu’un roux, ce n’est pas comme si c’était un être de valeur. C’est plus comme un… comme un… (il semble hésitant, il se prend le menton et entre en réflexion, cherchant ses mots)

Craig Simmons (directement et en faisant un signe positif de la tête) : Un gros castor affreux?


Rayer (il claque ses doigts afin de pointer Simmons en approbation de ses derniers propos. Cependant, durant cet épisode de paroles, le fils continuait de cogner le rouquin, lui donnant maintenant des coups de pieds alors qu’il est au sol) : Exactement. Et il faut bien qu’il s’amuse…

(Le fils Rayer prend une chaise et la lève en haut de sa tête. Alors qu’il va pour frapper l’homme, lequel a déjà versé une quantité non négligeable de sang sur le tapis beige, une main assez massive prend le dossier et soulève très légèrement le jeune homme pour lui faire lâche prise.)

Rayer

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Message  Rayer Dim 18 Mai - 1:04

Simmons (secouant le bras): C’est beau, calice, décroche!

Rayer (outré): Ne parle pas comme ça à mon fils. (Rayer commence à pousser très légèrement Craig Simmons, qui recule d’un pas, tout au plus, et effectue une petite flexion au niveau du torse pour le ramener vers l’avant, puisque c’est là que Rayer l’a poussé. Sans cependant répliquer, il ne fait que peser sur son Bluetooth, lequel est situé à son oreille gauche. Rayer pèse sur le sien, qui est du côté droit, et écoute le message suivant, que Simmons lui fait. Hans-Jakob fils, pour sa part, s’est assis dans la salle d’attente et regarde le rouquin amorphe sans rien dire.) Qu’est-ce que tu me veux?

Simmons (souriant, il tente de ne pas pouffer de rire): Comme si un esti de nabot pouvait me faire peur.


Rayer (rageur) : Eh, Whitaker, ferme ta gueule! (Il éteint son dispositif de communication sans fil.)

Simmons (son rire de plus en plus difficile à contrôler, les poings fermés sur les hanches) : T’as rien de mieux que ça, comme insulte? Me comparer à une ostie de grosse cochonnerie de lutteur du K-Mart comme Whitaker, voyons donc! Au moins, si tu m’avais comparé à quelqu’un qui a fait quelque chose, quelqu’un qui a été capable de remporter quelque chose d’autre que le fond de poubelle aux cuisses ouvertes dont il croit pouvoir tirer du prestige, alors qu’il s’agit simplement d’un prétexte de plus pour se foutre de sa gueule! Il dirait sûrement qu’il se prépare à se lancer dans la course pour le titre canadien. Une course inutile pour lui en mon sens, car des lutteurs plus talentueux et expérimentés, et des gens bien moins imbus d’eux-mêmes, s’y présenteront aussi. Une course perdue d’avance, bref, alors que ma carrière, à moi, est loin d’être terminée. Fin des comparaisons stupides avec un incompétent crasse dont la garce qui l’accompagne est la seule chose à peu près intéressante l’entourant, malgré sa ressemblance avec l’autoroute 15.

Rayer (questionneur) : L’autoroute 15?

Simmons (calme) : Une autoroute à trois voies du Canada, particulièrement sujette au trafic, aux embouteillages, aux voies mal entretenues.


Rayer (en hochant la tête, comprenant soudainement le sens de l’allusion) : Par chez nous, on appelle ça la Pologne, puisque tout le monde peut et a passé dessus et qu’à cause de ça la valeur en est très fortement diminuée. Mais pour en revenir à Whitaker plus concrètement, puisque la valeur de son escorte permanente est trop faible pour permettre des comparatifs réels. Mais la valeur du titre canadien est beaucoup trop faible pour que lutter en vaille la peine. Ce que je devrai faire est de définir quelqu’un qui pourra le prendre non pas en mon nom, mais en son nom à elle, puisque ce titre ne signifie pas grand chose. Et quelle gloire a-t-on à tirer d’être le champion des Canadiens? Être le meilleur des minables ne change pas grand chose. Je ne comprends pas comment Whitaker peut ne pas comprendre que sa présence est de trop dans la ligue, et plus cela va, plus je me dis que ce combat est d’une inutilité patente. Avec ses insultes à cinq sous, je ne crois pas en ses chances. Il faut savoir s’exprimer adéquatement, et c’est cela qui lui manque et qui lui manquera toujours. En plus du talent. Car le balancement des hanches ne définit pas grand chose dans un combat, et cela ne fait que le rapprocher de Moonchild et augmenter son ambiguïté. Car quelqu’un qui met trop l’accent sur l’homosexualité des autres – sinon qui insulte souvent les gens de cette manière – et sa sexualité personnelle débridée, est louche. De toute manière, la seule personne qui pourrait me nuire dans ce combat serait cet inconnu. Car puisque je ne le connais pas et qu’il a trop peur pour révéler sa propre identité, je ne peux pas me préparer à ce qu’il fera sur scène, soit connaître son attitude, ses capacités, et cetera. Mais s’il lutte comme il parle, on sait déjà que ce sera épuré et sans grande influence.

Simmons (indifférent, malgré une grimace malaisée) : Tu exagères, la sexualité de Moonchild a rien à voir avec sa manière de lutter et son talent. Il a été talentueux, il est expérimenté, mais il a trop la tête dans le cul pour comprendre qu’il y a un monde autour de lui, qu’il doit s’entrainer pour garder un niveau adéquat, quoiqu’à son âge, il ne puisse que continuer vieillir, à se racornir, à se péter la gueule de plus en plus fréquemment. Ce qui commencera assez bientôt, le 22 mai plus spécifiquement. Quant à l’inconnu, je garde mes réserves par rapport à lui. Bien qu’il semble qu’il se cache dans le silence depuis un petit moment, et que de toute façon les personnes qui se cachent le font souvent pour éviter de montrer qu’il fait partie des petits jobbers dont chaque ligue regorge, il faut l’avouer, il a l’air bien sûr de lui. Mais quoiqu’il en soit, je resterai près du ring, et à moins d’un exploit admirable, il n’aura pas fait plus de deux pas qu’il sera imprimé dans la rampe d’entrée.

Rayer (avec un léger ricanement, il sourit méchamment et parle) : Exagérer la sexualité de Moonchild? S’il avait un vocabulaire qui s’écartait un tant soit peu de la sexualité, peut-être qu’il permettrait aux autres de traiter d’autres sujets concernant sa personne. De toute manière il connaît très bien mes vues à son sujet, et je ne crois pas qu’il vaille la peine que je parle plus de lui. Mais le plus intéressant est l’inconnu. Je sais qu’il ne vaut probablement pas grand chose, et qu’il a probablement simplement honte de se montrer le visage et de se laisser identifier dans la rue. Je dois dire que je regrette de ne pouvoir mettre un nom sur le discours, car la méconnaissance est une plaie et que je préférerais n’en jamais être victime. En plus de tout cela, quand je ne peux prévoir contre qui je vais me battre, cela conserve une séquence de mystère qui réduit d’un très petit pourcentage ma chance de gagner le combat. Même si je préfère ne jamais parler de chance. Il n’y en a pas dans ce genre de situation. M’enfin… j’en ai ma claque de parler d’individus incapables de parler convenablement. Je m’en vais.

Simmons (direct) : On ne peut pas


Rayer : Pourquoi?

Simmons : On attend le notaire.

Rayer : C’est vrai.

(Ils attendent tous les deux debout dans la pièce. Hans-Jakob fils, qui bat ses jambes pendantes sous le siège. Après plusieurs minutes d’attentes, leur regard passe sur le rouquin qui est couché sur le sol, dans un habit chic. Il pousse une très lente plainte, mais ne bouge toujours pas. Rayer et Simmons se regardent.)

Rayer (le coin de l’œil gauche légèrement fermé, interrogateur) : Tu ne crois pas que…? (Il montre le roux d’un mouvement de la tête)

Simmons : Ils donneraient le poste à un roux?!

Rayer (haussant les épaules, l’air plutôt nonchalant) : Tu sais ce que j’ai à dire là-dessus.

Simmons (excédé) : Bin là, crisse! On fout quoi?! On traîne le comptable jusqu’à sa chaise?


Rayer (indifférent) : On verra ailleurs, viens.

(Les deux hommes passent le comptoir, où la secrétaire lit un ouvrage qui se doit d’être passionnant, et entrent dans le bureau du notaire, en se basant sur le nom qui est écrit sur la porte givrée. Après un bon coup d’épaule de la part du petit Allemand, les trois individus entrent dans le bureau et mettent tout à l’envers. Les feuilles de papier et les documents sont éparpillés un peu partout mais Simmons lève le bras triomphalement. Il s’agit d’une feuille de format légal avec une certaine quantité d’écriture. Après un zoom de la caméra, on remarque plusieurs parties du discours : «
1- La partie offrande s’offre à ne plus commettre d’actes ou prononcer de paroles discriminantes en ce qui a trait à l’« Affaire Yuufutsu », ce qui signifie que plus de paroles dégradantes en lien avec le Japon ne seront prononcées, particulièrement toutes les blagues qui concernent le « pâté chinois ». On ne traitera de la précédente affaire en aucun cas, et aucune référence ne sera faite à la vie privée de l’individu, à sa finitude et aux événements, aux paroles et gestes qui y sont reliés.
2- La partie recevant, en la personne de Craig Simmons, accepte de supporter Rayer dans son combat et ne tentera en aucune manière de la dégrader, soi verbalement soit physiquement, pas plus qu’elle ne lui nuira lors de l’événement de la semaine prochaine, soit au « Cataclysme ». Craig Simmons devra s’attaquer aux autres individus présents sur scène selon les nécessités de l’action, et n’essayera pas de tirer profit de ce que Rayer pourrait souffrir. Cependant, à titre de protection pour la partie recevant, il est considéré que dans une situation où elle considère justement, ce qui signifie sans approbation de la partie offrande mais dans le respect des règles normales du travail liées à la profession, lesquelles sont décrites dans le contrat de travail, se réserve le droit de refuser son aide dans la situation où son corps serait offert à des risques corporelles ou psychologiques liés à une attaque physique ou verbale. »

Deux lignes sont présentes dans la partie inférieure du document. Craig le tend à Rayer, qui approuve, et ils se mettent à vider les tiroirs du massif bureau de couleur bourgogne qui est planté au milieu de la pièce. Il y a une surface de travail en tissu vert qui ressemble à une table de banquier. Après avoir renversé quelques tiroirs, les deux hommes trouvent ce qu’ils recherchent. Il s’agit d’un poinçon qui surélève le sigle du notaire sur la feuille de papier, et qui assure ainsi que l’ensemble est notarié. Ils apposent le sceau au document et annexe les documents qui doivent en être, soit le contrat qui a été rédigé et les descriptifs affiliés. Après cela, alors qu’ils constatent les lignes au bas du contrat, ils prennent un stylo Montblanc sur le bureau et entreprennent de signer la feuille. Rayer d’abord, puis Simmons, chacun à la case correspondante, soit l’offrant et le recevant, mais ils constatent rapidement qu’ils ont besoin d’un témoin. Les deux se retournent, très rapidement, vers Hans-Jakob Rayer fils, qui restait debout dans la pièce, entouré de différents documents et de plumes éparpillées sur le sol. Il regarde à son tour les deux hommes, lesquels sont beaucoup – un peu moins dans le cas de Rayer – plus grands que lui, et il s’approche sur un signe de son père, prend la plume qui lui est tendue, et il signe la ligne du témoin avec une écriture aux allures très scolaire, c’est-à-dire avec des lettres appliquées mais sans grand style. Ils sortent ensuite tous trois du bureau et, après un essai infructueux pour refermer la porte, se dirigent vers le bureau de la secrétaire. Rayer se met un peu d’avant et parle à la dame, qui pose son livre.)

Rayer : Vous enverrez la facture à ma nouvelle adresse. Ajoutez les frais de nettoyage du tapis, la femme de ménage pour el bureau et une nouvelle porte. Je ne payerai pas la vitre, elle peut se réutiliser assez rapidement. Et ne comptez pas les frais de service, le notaire n’a servi à rien dans le cas présent. Il s’est uniquement servi des documents que mon avocat lui a envoyés, alors… En passant, je vous conseille d’appeler l’ambulance (à côté de lui, Craig retient Hans-Jakob Rayer fils qui tente à nouveau de se jeter sur le rouquin) et par la suite, supprimez-moi de la liste de vos clients. De toute manière, probablement monsieur le fera-t-il de lui-même.

(Craig, tout en retenant le fils de notre mégalomane par le collet, regarde par-dessus l’épaule de Rayer, ce qui n’est pas complexe, et lit les informations liées à son dossier. Son œil semble s’arrêter au niveau de l’enveloppe où sera plus tard introduite la facture. Le visage de Simmons se décompose lentement, puis, avec exaspération il lance : « Ah bin tabarnak! » Après cette poussée émotionnelle, il lâche le gamin, qui tente de se ruer sur le notaire jusqu’à ce que Rayer prenne le relais pour le retenir, en faisant quelques pas rapides pour l’atteindre. Simmons quitte la pièce en poussant la porte, et cela le plus rapidement possible et sans poser aucune question. Rayer, dans son allure quelque peu mafieuse, regarde la caméra tout en retenant son fils et sort un petit gadget métallique cylindrique, très mince. Il pèse sur un bouton qui est dissimulé derrière et une extrémité sort. Après une seconde pression, il le dirige vers la caméra qui ne s’attend à rien. Il y a un immense « flash » de lumière blanche et la caméra coupe sans bruit. La dernière vision est celle de l’appareil et du fils Rayer qui tente de rejoindre le roux du bout du pied. À côté, la porte se referme doucement après le départ de Craig, et un rideau posé sur le cadre de la porte oscille légèrement. La réceptionniste est probablement retournée à sa lecture.)

Rayer

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