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La Marche Royale du Lion (Partie 1)

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La Marche Royale du Lion (Partie 1) Empty La Marche Royale du Lion (Partie 1)

Message  Rayer Jeu 8 Mai - 23:47

(Rayer est assis confortablement dans un fauteuil en cuir de couleur blanche. Le meuble a un dossier courbé et on voit des coutures des deux côtés, cadrant en quelque sorte avec les épaules de l’athlète. Les pieds sont en bois de frêne, donc un bois pâle, et sont posés sur un tapis de couleur bleue, ce qui fait un contraste assez prenant. Le tapis parcours le plancher vers les murs d’une petite pièce rectangulaire, et un zoom extérieur de la caméra nous montre ce qui semble être une cabine d’avion. De fait, nous pouvons déduire qu’il s’agit d’un salon privé du fait qu’il y a un rideau, derrière Rayer, et dans l’embrasure il est possible de voir une porte où il est écrit : « Salle des hôtesses ». La pièce a des murs assez épurés, du même plastique blanc que lors de son dernier voyage, alors qu’il se dirigeait vers « Moose Jaw ». Les rideaux derrières reprennent la couleur bleue, mais il n’y a pas de panneau coulissant avec une chaîne stéréo. On voit cependant une télévision dans le mur à la droite du lutteur, mais il ne la regarde pas. Son fils, en revanche, posé confortablement dans un canapé, la regarde avec avidité. Nous ne pouvons pas cependant voir les images qui composent le film, pour des raisons de droit d’auteur et de publicité. Entre les deux sièges il y a une table, en frêne elle aussi, qui supporte trois assiettes, lesquelles contiennent respectivement des fromages, des craquelins et des olives. Deux verres sont aussi posés. Rayer a face à lui un verre d’eau, mais son fils a ce qui semble être du jus de raisin, à en juger par la teinte légèrement violette qui borde sa lèvre supérieure. Contrairement à l’autre cabine, il faut remarquer qu’il n’y a pas ici de salle de bain privée. Il y a deux probabilités à ce problème : Rayer a bel et bien fait affaire avec une nouvelle compagnie aérienne; il s’agit d’un nouveau modèle d’avion. Il semble que ce soit la première des deux qui soit ici à l’honneur, Rayer tenant généralement ses promesses et étant, nous le savons, particulièrement rancunier. À la gauche de Rayer, derrière le canapé du jeune garçon, on remarque plusieurs fenêtres, lesquelles constituent presque, au cumulatif, une baie vitrée, laquelle permet d’admirer les nuages, à l’extérieur, et donne un certain aperçu de la vitesse du véhicule.
Rayer est habillé d’un linge assez simple, soit un pantalon à coupe cylindrée, assez cintré au niveau des cuisses, et un chandail en laine de couleur rouge. Quelque chose d’assez sobre, puisqu’il s’agit de passer les douanes sans trop de problèmes. Son fils est tout vêtu de blanc : pantalon, chandail, il ne porte pas de ceinture. Ses yeux bleus paraissent ainsi plus resplendissant et ses cheveux blonds, tristement, prennent une couleur un peu plus sombre : on ne pas tout avoir. Aussi, alors que le fils est occupé à regarder la télévision, le père a sur les genoux un ordinateur portable et des écouteurs. La caméra passe derrière et tente de visualiser ce qui se passe. On remarque un logiciel de traitement de texte et de l’écriture, mais la tentative du caméraman est infructueuse, puisque Rayer a tôt fait d’entendre le léger bourdonnement et de chasser l’homme en repoussant l’objectif, sans mot dire. Ainsi, une fois de temps en temps, entre les rires du jeune garçon, on entend le pianotement du père sur le clavier d’ordinateur, dans un rythme assez lent et en revenant très fréquemment vers l’arrière, en utilisant une souris. De plus, fidèle à lui-même Rayer a acheté un ordinateur entièrement blanc, avec une souris de couleur agencée, avec un seul bouton. Observant la caméra qui tourne lentement autour de son fauteuil en quête d’une bonne séquence et sentant qu’il ne pourra pas l’éviter plus longtemps, Rayer retire ses écouteurs et regarde le caméraman avec un air consterné.)


Rayer (après avoir déposé, ou plutôt envoyé valser ses écouteurs sur la table, provoquant l’éjection de quelques craquelins) : Mes félicitations, Whitaker… je supposer que tu te sens particulièrement fier? Tu as réussi à te qualifier pour les demi-finales? En fait il n’y avait, tu l’as sûrement remarqué toi-même, aucun mérite à ta victoire. J’étais, en un premier temps, absent du ring parce que j’avais des choses plus urgentes que toi à régler. Bien que beaucoup de choses passent avant toi, n’en doute point. Une fois que ces choses était en cours, je pouvais difficilement retourner sur le ring, puisque Pile ou face n’y aurait pas été de toute manière, celui-ci étant trop occupé à changer de sous-vêtements. Cela te laissait donc contre Aldo Antonelli… Quelle grande victoire! Battre un Italien encore moins fourni que toi. C’est comme un enfant de 10 ans qui se trouve fier de battre un enfant qui a la moitié de son âge. La prochaine fois, il faudra que tu t’en prennes à quelqu’un de ta taille, c’est-à-dire pas à moi. Lorsque tu seras prêt, je te le dirais, n’en doutes pas, et à ce moment, et uniquement à ce moment, je prendrai ma revanche, et il n’y aura aucune cendre de Nippon pour m’empêcher de te réduire. Mais avant toi, j’ai encore une tâche qui m’attend, et ce sera celle d’être chef des lutteurs, ce qui est plus reluisant que de remporter le titre canadien. Remarque donc comment le destin avantage ceux qui doivent être avantagés, et ose me dire que ce qui est arrivé est ton œuvre. Quel crétin donnerait une chance à son seul adversaire, lequel est en ce moment plus fort que toi. Regarde aussi qui participera à l’événement central de la prochaine démonstration et qui en est exempté, du fait qu’il participe au même moment à un match de moindre envergure. Tu es, je te le dois concéder, passable. Ton physique n’est toujours pas adéquat, mais il y a un je ne sais quoi en toi qui me fait t’apprécier, d’une certaine manière, et cela probablement pour ta haine de Moonchild. Cependant, les règles de Brad Barnes ont été claires, tu ne pourras pas participer à notre combat, et je dois dire que je n’en suis pas trop déstabilisé, puisque je contacte d’ors et déjà un certain individu, lequel ne m’assure pas la victoire, mais me donne un avantage disons… vertical.
Néanmoins, puisque je sais reconnaître le talent lorsque j’en vois et comme je puis m’inspirer d’idées qui proviennent parfois de gens de bas étages en ton genre, puisque tu crois que je suis un Hitler de seconde catégorie, je vais demander à monsieur Brad Barnes une faveur.

(Rayer se retourne de sorte que le caméraman, en le cadrant, montre le ciel derrière sa tête, et la lumière qui émane de lui en quelque sorte, puisqu’elle pénètre dans la baie vitrée et que le soleil est situé approximativement derrière la tête de Rayer.)

Rayer (un sourire en coin au visage) : Me feriez-vous l’honneur, monsieur Barnes, de lutter de mon côté? À moins qu’en tant que directeur de la ligue vous ne vous considériez comme étant au-dessus de vos propres lois? Je me dois de dire que j’attendrai votre réponse non pas avec délectation, puisqu’il n’y a ici rien de sensitif, mais avec une certaine anxiété, puisque vous seriez un atout majeur. D’une part, je me dois de spécifier qu’aucun homme digne de raison n’oserait vous frapper, et je surenchérirait qu’aucun lutteur signe de raison n’oserait vous frapper, du fait que vous êtes son patron. En plus de cela, si je ne vous ai jamais vu combattre, nous pouvons aisément supposer, vous et moi, que je êtes en assez bonne condition physique, non? J’attends donc votre réponse, à moins que vous n’ayez besoin de plus amples explications? Cela se fera en temps voulu, j’en ai bien peur, puisque le temps file, m’indique mon caméraman, et j’ai encore à traiter de sujets qui, moins intéressants, sont d’une ampleur assez significative. Mais je continue d’espérer que vous retirerez sa chance de combattre à Shane, et que vous compromettrez vos souliers cirés.

(La caméra pivote et montre le film que Hans-Jakob fils écoute en riant. Il s’agit de « Salo ou les 120 journées de Sodome », version de Pasolini traduite en allemand. L’enfant a une couleur assez rouge du fait qu’il a beaucoup ri, et ses pommettes sont saillantes. Il garde une main sur la bouche et recommence à rire lorsque la caméra se tourne vers lui à nouveau. Il tente de se cacher mais sans succès, le caméraman s’approche. Cependant, avant qu’il n’ait le temps de s’approcher significativement, le mouvement cesse brusquement. Probablement Rayer a-t-il attrapé le caméraman par le collet. Peu importe. Celui-ci recule et retourne sur le lutteur qui recommence à parler.)

Rayer (prenant un air à la fois sévère et très peu expressif) : Maintenant vient le cas Moonchild. Je crois que j’ai exprimé la base de mon mépris lors du dernier événement, mais comme je ne laisse jamais tomber une bonne cause, je préfère revenir sur ce sujet qui est, ma foi, tellement d’actualité et qui risque d’être tellement enrichissant pour le reste de la ligue. Comme je l’ai dit, les homosexuels font partie du « Big five ». En fait, cette allusion s’explique habituellement avec les animaux de la jungle que les gens aiment visiter : éléphants, rhinocéros, lions, jaguars, hyènes. Cependant, c’est à une autre classe d’animaux que nous avons affaire ici, puisqu’il s’agit des tziganes, des Polonais, des handicapés, des juifs et des homosexuels. Nous pouvons certainement en ajouter, mais ce sont les principaux ennemis du bon sens. Ces hommes me portent atteinte du fait qu’ils osent exister en ma présence. S’ils existaient sans respirer mon air ou consommer les mêmes produits, je dirais qu’il n’y a là aucun problème. Mais puisque la planète ne peut produire qu’une quantité limitée de ressources, il faut bien que certaines personnes soient limitées dans l’utilisation, et c’est là que la théorie darwinienne entre en jeux, et montre la supériorité de l’homme blanc dans l’évolution. Plus que cela, la supériorité de l’aryen, qui par sa supériorité réquisitionne le droit d’un espace personnel. Or, cet espace personnel ne peut se prendre qu’en empiétant sur le territoire des individus de moindre importance, d’où l’apparition de Curtis Moonchild dans le décor.
Celui-ci est arrogant, il se croit le maître du monde alors qu’il n’est pas capable de se choisir une orientation sexuelle convenable. Les gens de son animalité n’ont aucun contrôle et c’est encore une fois prouvé, particulièrement lorsqu’on regarde l’état de ses cheveux. Il est certains que quelqu’un qui ne s’entretient pas à ce point ne peut pas faire une carrière axée sur la logique et la force de la pensée, et conséquemment il ne peut garder le contrôle sur ses adversaires. C’est un jeu de domination… (il semble hésiter) puisque c’est toi je vais parler en termes que tu peux comprendre : tu es le mal, il faut te détruire, c’est mon travail de te détruire, parce que sinon c’est toi qui détruira le monde. Est-ce que c’est bien compris? Est-ce que les quelques neurones qui te restent – bien que les plus importants liés au comportement sexuel normal d’un individu aient visiblement disparus – te permettent de comprendre une situation comme ça ou est-ce qu’il faudra tout que je fasse moi-même? J’ai des camps, près de chez moi, en Allemagne, qui pourraient être très utiles dans une telle pensée. En effet, j’ai racheté au gouvernement – en fait je ne l’ai pas acheté, j’ai joué du piano pour la chancelière et quelques unes de ses amies et elle m’a permis de disposer d’une petite surface – un véritable camp de concentration, et je travaille actuellement, à temps perdu, à le rendre un peu plus inhumain, à l’aide des nouvelles technologies. Mais comme des gens comme toi me demandent plus de temps à la LCC, c’est normal que le projet n’avance pas comme je veux. Pourtant, comme il s’agit de toi et que je ne veux que ton bien, je suis prêt à suer sang et eau à tout reconstruire dans un délai beaucoup plus raisonnable qui t’empêcherait de subir l’atroce épreuve du prochain Cataclysme, à moins que d’ici-là tu ne voies les voies de la lumière. En ce sens je te conseillerait « Mein Kampf » comme lecture de chevet, un excellent ouvrage dont j’ai eu de la misère à me départir au cours des dernières années, et qui m’a aidé à comprendre les choses les plus irrégulières de la vie, par exemple l’arrivée de gens de ton espèce! Par contre, dans le combat qui nous opposera, j’ai l’intention de faire appel à des gens qui ne te seront pas entièrement inconnus…

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Message  Rayer Jeu 8 Mai - 23:50

(Rayer se lève et va chercher un sac derrière le canapé où est assis son fils. Il l’amène jusqu’à son fauteuil et en tire une imprimante portable, qu’il branche sur son ordinateur afin d’imprimer une lettre Il la dispose ensuite sur la table, et la caméra la passe lentement, afin de permettre au lecteur d’y déchiffrer un important message)

Toutes mes salutations –

Je te dis cela mais ce n’est pas de gaîté de cœur, puisque nous nous sommes quittés en d’assez mauvais termes. Je dois cependant spécifier que nous ne nous sommes jamais véritablement entendus sur la majorité des sujets que nous avons abordés ensemble, mais nous avons tout de même vécu de bons moments, particulièrement lorsque l’on constate l’ensemble des péripéties qui nous ont rapprochés – ou éloigné du droit chemin – selon le cas, et j’aimerais réitérer l’expérience.
Je t’explique : tu es peut-être au courant que je lutte actuellement pour la LCC? En effet, j’y suis lutteur à temps plein depuis quelques semaines, ce qui réduit mon temps libre, mais il est toujours enrichissant de se sentir utile au monde, n’est-ce pas? Tu dois savoir de quoi il s’agit, puisque c’est ton métier. Or, dans le match dans lequel je me dois d’apparaître la semaine prochaine, je dois me battre contre Curtis Moonchild. Puisque tu as été à l’ALNF et que tu l’as connu autant sinon plus que moi, puisque je crois que vous avez eu des atomes crochus. M’enfin, là n’est pas l’important, au contraire, puisque je me dois de lutter contre lui. Le but de ce combat est de devenir le chef des lutteurs de la ligue, et comme c’est bien plus prestigieux que les autres titres qui sont présents, je serais ravi que tu te rachètes à mes eux en étant un appui dans mon succès et ma montée vers le pouvoir.
Je me dois aussi de te dire que dans ce combat, nous pouvons inviter autant d’individus que l’on veut, mais je sais que t’avoir dans mon équipe sera un avantage de poids, en quelque sorte, bien que je ne connaisse pas ta condition physique actuelle, mais tu l’as probablement conservée, puisque tu étais assidu à la tâche. Je sais que mon ton peut paraître mielleux, mais là n’est pas la question. Le but de cette missive n’est en effet pas de t’exposer tes vices, puisque tu les connais déjà, mais de te donner une opportunité de faire un retour au jeu (je crois que ce genre de métaphores est courant dans ton coin de pays, non?), et aussi de te joindre à quelques autres personnes que j’ai déjà contactées, dont une que tu as, à mon souvenir, déjà vue lutter, mais je ne t’en dirai pas plus pour conserver le mystère.
Je ne suis pas un sot, cependant, et je sais que tu ne veux en aucune manière mon succès. Nous nous sommes quittés un peu trop brutalement et tous les ponts ont cédés depuis le temps, faute d’entretient, mais je crois qu’une alliance de principes est toujours possible. Si c’est le cas, il faudra passer chez le notaire afin de rendre les choses plus officielles, mais voici les termes généraux :
1- Je ne ferai plus de blagues qui concernent le Japon, sinon l’ascendance d’un individu de notre connaissance à nous deux, sa vie privée, sa finitude et les événements que j’ai commis par la suite qui le dégradent, notamment une blague liée à la gastronomie québécoise.
2- Tu en tenteras pas de te retourner contre moi durant le combat et tu lutteras avec l’effort le plus soutenu, sans quoi la première clause ne serait plus valide; tu devras être de mon côté jusqu’à la fin du combat, sinon sur le plan physique, et si quelqu’un s’en prend à moi, toujours sur ce même plan physique, tu devras t’impliquer, sans devoir te compromettre cependant, et à moins que cela risque de porter atteinte à ton intégrité. Cependant, si je ne crois pas que Shane participe au combat, puisqu’il est trop vaniteux, je ne peux m’empêcher de croire qu’il voudra simplement me nuire. Il serait illogique de laisse cette probabilité de côté, puisqu’il est tellement bas dans l’échelle sociale que se mettre à genou pour embrasser des souliers constitue déjà pour lui une sorte de progrès.
Ce sont là les deux clauses que j’aies pour le moment, et j’espère que tu répondras bientôt à ma lettre, bien que je ne sache pas dans quel pays tu te trouves actuellement, et si dans le fin fond de tes forêts natales, la poste est fiable. Je souhaite désagréablement le bonjour à ton monstre de « femme ».

Impatient de te voir à nouveau,

Hans-Jakob Rayer
La Pureté Incarnée
Directeur du parti néo-nazi allemand
Spécialiste des exterminations massives de vermine

P.S. Tu trouveras en pièce jointe mon adresse, afin de pouvoir me répondre.


(La caméra zoom vers l’arrière et on montre Rayer. Cependant, alors que le caméraman pivote, on entend un grand bruit, donc un qui ressemble à de la vitre cassée. L’homme se recule lentement et on remarque un verre d’eau qui est tombé sur le sol, et une grande marque plus foncée sur le tapis bleu. Des craquelins sont répandus sur le sol avec les écouteurs et quelques morceaux de fromage. Mais le plus gros de la catastrophe, c’est Hans-Jakob fils qui en est la victime, puisque tout l’avant de son chandail ainsi que de son pantalon est recouvert de jus de raison, ainsi que son père, qui en a sur son chandail – mais puisqu’il est rouge c’est beaucoup moins apparent. Pendant que le père s’en prend au caméraman et le pousse jusqu’à ce que le fauteuil se renverse, le fils constate les dégâts et commence à ramasser, bien qu’il ne fasse pas véritablement une grande amélioration, puisque du jus de raison s’écoule de son pantalon pour tomber sur le tapis. Une fois que le père en a fini avec le caméraman et que celui-ci essaie tant bien que mal de se remettre sur ses deux pieds, bien qu’il soit coincé assez profondément dans le fauteuil, il se dirige vers son fils et regarde rapidement ce qui s’est produit.)

Rayer : Je vais aller appeler une hôtesse. Ils vont pouvoir nettoyer ça. Je reviens dans quelques secondes… (Il quitte et va appuyer sur un bouton dans le corridor. Une lumière en haut du rideau qui le sépare de la salle des hôtesses s’allume, et on entend un petit répété trois fois, lequel indique qu’une hôtesse sera bientôt en route). Mais on en a sûrement pour un moment, et les toilettes sont à l’autre bout du couloir. Alors tu as deux choix. Tu marches jusque là-bas et tout le monde te regarde en riant ou tu te change ici et je retiens le caméraman. Tu vois le sac, là-bas? Il y a des vêtements de rechange, à l’intérieur.

(Le père retire son chandail, puisque la laine mouille n’est pas reconnue pour son confort, et le jette derrière le canapé, lequel est parsemé de petites taches de jus. Rayer sourit et se retourne vers son caméraman. Dans un des coins, soit face au fauteuil où était assis Rayer, Hans-Jakob fils commence à se dévêtir. Le père met rapidement une main sur l’objectif.)

Rayer : Tu me diras, fils, quand tu auras fini de te changer. Entre temps, je retiendrai le caméraman, et en cas de problème, il ne pourra jamais dire ce qu’il a vu, pas vrai? (il ajoute ces deux derniers mots en regardant le caméraman, lequel prend une grande inspiration. Il est visiblement plus grande que Rayer, mais il ne semble pas vouloir non plus lui chercher problème.) Alors toi (il s’adresse au caméraman), je te donne le choix d’éteindre la caméra ou de finir avec une bobine au travers de la gorge… (Il attend quelques secondes) dépêche-toi, je ne peux plus attendre, fais ça plus vite, espèce de p’tit bâtard! Si mon fils n’était pas recouvert de…

(On entend un cri assourdissant. Un rapide pivot de caméraman est suffisant pour montrer une hôtesse de l’air, dans ses vêtements bleus, laquelle regarde dans le coin et voit l’enfant, visiblement. La prise de Rayer se relâche le caméraman en profite pour passer rapidement sur le fils, lequel est en sous-vêtement. Cela n’expliquerait pas la situation, cependant. Visiblement, elle a écouté les dernières phrases avant de rentrer dans la pièce. Rayer recule et s’approche d’elle pour essayer de s’expliquer, mais elle déguerpit aussi rapidement qu’elle est arrivée. Voyant la caméra fixée sur lui, Hans-Jakob fils devient rouge et essaie de se cacher avec ses vêtements couverts de jus de raisin, et lorsque Rayer se rend compte de cette incartade de la part de son caméraman, il ne fait ni une ni deux et court en sa direction. La première chose que l’on voit à l’écran est une paire de pieds, puis le plancher. On entend ensuite plusieurs coups assez forts et un grand craquement, un tout petit peu de sang gicle sur l’objectif de la caméra. Rayer semble le laisse tranquille, mais il ne fait que s’accoter sur le mur et regarde dans la direction où se trouve son fils. Après quelques secondes s’attentes, on voit une nouvelle paire de souliers, plus petite, qui s’écrase en « Gun Packet » sur le visage du pauvre caméraman, puis le rire de Hans-Jakob Rayer fils qui résonne une dernière fois. On voit ensuite l’ombre de Rayer qui se rapproche de la caméra, puis il la tourne sur lui.)

Rayer : La perfection soit avec vous et avec votre esprit, quelque réduit qu’il soit.

(Il pousse le caméraman du pied et on entend un léger grognement, lequel révèle que celui-ci est toujours vivant. Rayer cherche un bouton sur la caméra, voit son torse quelques instants, puis la caméra s’éteint dans une déclinaison de son bourdonnement.)

Rayer

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