Post gaffe?

Le visage d'Aldo luisait de sueur et l'eau ruisselait dans toutes les fentes de son visage.

V.I.P. (voix hors champ) - IDIOT!

Le visage d'Aldo se crispe alors durement, comme s'il encaissait un choc difficile, ou comme s'il forçait à faire quelque chose d'épouvantablement ardu. Puis, il revient à son état initial.

V.I.P. (voix hors champ) - ABRUTI!

Le même manège se répète alors, où Aldo semble durement souffrir. Encore une fois, il semble forcer comme s'il devait lever dix fois son poids. Puis, encore, il revient à son état initial.

V.I.P. (voix hors champ) - CRÉTIN!

Une fois de plus, so visage de crispe de douleur et d'effort, ses yeux criant à la souffrance mais également à la persévérence. Pour l'une des rares fois, c'était une expression de grande volonté qui se montrait sur ce visage de mouton noir de la LCC. Le onzième et dernier au classement. Puis, cette expression s'éteignit jusqu'à la prochaine insulte.

V.I.P. (voix hors champ) - DEMEURÉ!

C'est comme si tous les muscles de son corps se contractaient soudainement, dans le but d'amener l'ensemble humain qu'était Aldo Antonelli à faire un effort incroyablement difficile dans le but d'atteindre un objectif. Cet objectif, il l'avait très bien en tête. Et puis, tous ces efforts, c'était un excellent moyen d'évacuer ce qui le tracassait à ce moment. Puis, la même pause.

V.I.P. (voix hors champ) - TARÉ!

Allez, encore une fois! L'immense expression de souffrance revint alors le temps de quelques secondes, où Aldo semblait supplier les cieux de l'aider dans cette épreuve difficile. Mais il n'était pas question de prendre quoi que ce soit à la légère. Plus maintenant. Il sentait très bien le bloquage, et il en avait marre. Après les quelques secondes d'effort, il se soulagea une fois de plus.

V.I.P. (voix hors champ) - CONNARD!

Ça recommença, encore une fois. Après chaque insulte de l'Idylle, c'était comme si la Terre arrêtait de tourner pour Aldo. Comme si la Mort venait le chercher, et qu'il se débattait pour rester ici. C'est un peu l'effort qu'il donnait, sachant très bien que s'il ne forçait pas, tout pourrait s'écrouler et il demeurerait bloqué ainsi. Et ça devenait de plus en plus insupportable, principalement après chaque coup de pied au derrière que Véronica pouvait lui donner, dans le but de l'amener à éveil. Et, finalement...

PLOUC!!!

Aldo (soulagé) - Ahhhhhh...

Le visage d'Aldo prit un tournant encore inexploré aujourd'hui, celui du soulagement. Rapidement, il se leva, remonta ses pantalons et tira la chasse d'eau. Son plus grand souci s'en fut finalement dans le tourbillon de la toilette.

V.I.P. (voix hors champ) - AS-TU BIENTÔT TERMINÉ, CANCRE? MOI AUSSI, JE VEUX UTILISER CES TOILETTES!

Aldo - Oui oui! Je sors.

Antonelli sortit enfin du cabinet, à la porte duquel Véronica semblait attendre depuis un bon moment.

V.I.P. - Il était bien temps.

Aldo - Je n'ai jamais dit le contraire! Bon, je retourne à l'entraînement.

Alors qu'Aldo s'éloigne en direction de la petite salle d'entraînement, récemment emménagée dans le petit chalet, c'est encore la voix de Véronica Puglisi, presque fatiguante à la longue, qui brise le silence dominant de ce lieu toujours tenu secret.

V.I.P. (voix hors champ) - AH! MAIS CETTE ODEUR EST IMMONDE!

Sans se laisser déranger, Aldo continue tranquillement son chemin jusqu'à son tapis roulant, où il s'installe et se met à jogger, après l'avoir mis en marche. Quelques secondes passent, Aldo court à un rythme rapide dans le but d'améliorer son cardio-vasculaire, mais la voix de Véronica vient encore une fois déranger la paisible ambiance du chalet secret.

V.I.P. (voix hors champ) - MAIS OÙ SONT MES SERVIETTES? QU'AS-TU FAIT DE MES SERVIETTES?!

Aldo (en courant) - IL N'Y AVAIT PLUS DE PAPIER CUL!

Aldo s'affaira alors de courir plus souplement et silencieusement, en s'attendant très probablement à recevoir une réponse virulante de la part de cette femme au caractère très prononcé. Mais nulle n'en vint, et Aldo reprit simplement son entraînement habituel. Il coura, dans le silence. Et cela dura plusieurs minutes, jusqu'à ce que Véronica vienne finalement le rejoindre. À demi souriante, elle s'accota sur le vélo stationnaire d'Aldo.

V.I.P. (voix mielleuse et mélodieuse) - Alors, comme ça, le papier de toilette à été insuffisant?

Aldo (en courant) - Il n'en restait plus.

V.I.P. (voix mielleuse et mélodieuse) - Et quand t'en es tu rendu compte?

Aldo (en courant) - Quand je me suis vidé la vessie ce matin, évidemment!

L'Idylle, toujours accotée sur le tapis roulant, baisse alors tranquillement et subtilement son coupe et augmente la vitesse du tapis de un degré. Aldo, lui, s'en rend très facilement compte après que l'acte ait été commis, et son visage change alors d'expression, alors que son jogging tourne alors en un sprint.

V.I.P. (dont la voix mielleuse et mélodieuse prend désormais une teinte plutôt sournoise et hypocrite) - Donc, tu as considéré bien d'utiliser mes dernières serviettes sanitaires dans le but d'essuyer ton petit zouzou, en sachant même que moi, que l'Idylle, était très visiblement au beau milieu de sa période?

Aldo (un peu paniqué par la vitesse à laquelle il court, répondant sans trop réfléchir) - Comment puis-je savoir que tu es en plein milieu de tes règles? Tu as toujours ce même caractère, non?

Les vieux de la Puglisi deviennent alors ronds comme des balles, et sa mâchoire tombe sous la stupéfaction et le choc de ce dernier commentaire à son égard. Elle se redresse, lance un regard choqué à Antonelli, et frappe d'un coup dur, de sa paume de la main, la vitesse maximale du tapis roulant. Il n'en faut que quatre ou cinq secondes pour qu'Aldo trébuche et se retrouve plié en deux, entre mur et plancher, derrière le tapis roulant.

V.I.P. - Surveille ta langue, toi.

Aldo lève alors les yeux vers l'Idylle. Il est abasourdi, mais lui fait un signe de la tête en signe de compréhension.

V.I.P. - J'ai beau y mettre tous les efforts, et y aller de toutes les menaces, on dirait qu'il n'y a rien à faire avec toi. Mais ce n'est pas terminé, car je connais quelqu'un qui pourrait très bien faire de toi quelqu'un de moindrement respectable. Du moins, avant que tu viennes à trop décevoir mon oncle, tu vois?

Aldo hoche alors la tête.

V.I.P. - Je pars au marché, acheter des serviettes et quelques rouleaux de papier de toilettes. Je vais d'ailleurs en profiter pour passer un coup de téléphone à ce vieil ami, pour qu'il vienne nous rejoindre. À plus tard! Tourlou!

Et c'est comme une jolie et gentille petite fille que Véronica quitte la salle, arborant évidemment une attitude des plus sarcastiques. Aldo, lui, se relève tranquillement, dans une genre de quiétude comme s'il était parfaitement habitué à ce genre de situation. Peut-être qu'à force de côtoyer cette femme, on vient à tolérer son attitude. C'est difficile à dire. Puis, Véronica revint rapidement, dans le but d'adresser un dernier petit mot à ce que certains appellent ironiquement son "protégé".

V.I.P. - Oh! Et cesse donc de jouer l'âne endormi, et fais donc un peu d'exercice! Essaie d'être autonome, pour une fois, d'accord?

Aldo ne pris même pas la peine de répondre. De toute manière, l'Idylle était repartie tel un coup de vent.