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Sur un Impromptu de Schubert

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Message  Rayer Sam 31 Mai - 11:27

(Une rutilante Mercedes de couleur grise court sur l’autoroute. On voit un défilement très rapide de lignes blanches, un certain nombre de voitures qui sont autour, mais aucune ne semble aller à la même vitesse. À l’extérieur, les arbres aussi passent à une vitesse non négligeable; le décor semble en état de complet mouvement du point de vue de la caméra, bien que nous sachions pertinemment que c’est le contraire qui se produit. Rayer est assis à la place du passager, ce qui est en quelque sorte contraire à son habitude, puisque généralement, il est le conducteur. Il a les deux pieds étirés devant lui et posés sur le tableau de bord, et à l’angle de son siège et de la carrosserie de la voiture, il regarde par la fenêtre du conducteur, une main à l’extérieur posée sur le capot du véhicule. Sur sa main droite, laquelle est à l’extérieur, brille une bague assez volumineuse dont nous ne pouvons, par l’éclat du soleil, distinguer le dessin. Il porte un chandail à manches courtes de couleur rouge, et bronze légèrement du côté droit. Ses souliers sont noirs et cirés, ce qui augmente les éclats à l’intérieur de la voiture, et son jean lui donne une allure très commune. Il porte aussi, ce qui est rare, des verres fumés, ce qui lui permet de contempler le soleil sans broncher et de garder le contact visuel avec la route. Derrière lui, son fils est vêtu d’une manière assez semblable, soit un bermuda beige et un chandail à manche courte. Si ce ne sont pas les mêmes couleurs, puisque le fils est vêtu de bleu, les deux ont un vêtement assez décontracté et à l’instar du père, le fils porte des lunettes à verres fumés. Le chauffeur, lui, semble souffrir de la température. Il est, bien entendu, un aryen. Ses traits plus carrés révèlent un individu fort probablement germanique, et il a un ensemble complet de chauffeur, soit un pantalon long, one veste à boutons dorés et deux lignes centrales, une casquette, tout cela aux couleurs de la marine. Ses mains sont gantées et posées confortablement sur le volant de cuir. Il fixe inlassablement la route, en alternant parfois afin de regarder la vitesse du véhicule afin de la garder constante à environ cent trente kilomètres à l’heure. Il faut savoir pour cet exercice qu’il n’y a pas de limite de vitesse sur les routes allemandes. Rayer tourne parfois la tête afin d’observer le paysage, mais aussi le mouvement des voitures, son regard d’arrête souvent sur des individus qui, nous le supposons, ne correspondraient pas à ses critères de sélection, soit par la couleur de leur peau, sinon simplement par l’application de stéréotypes vestimentaires liés à des groupes sociaux. Dehors, les roues sont gonflées à bloc et semblent flotter à l’extérieur, glisser sur le bitume et le long passage de ciment. Une petite vapeur s’élève de la route, un mirage, à cause de l’évaporation de l’eau contenue dans la route. Déposant ses pieds sur le sol, Rayer se positionne plus normalement dans son siège, soit les pieds devant lui et les épaules ancrées dans son siège. Puis, avec un soupir, il pose à nouveau sa main à l’extérieur, mais pas sur le capot, puisqu’il ne l’atteint pas dans cette nouvelle position. L’enfant, derrière, joue à des jeux vidéos, et on en entend le bruit constant. La voiture tourne et entre dans de plus petites rues. On remarque des platanes sur le côté gauche, et tout semble aller beaucoup plus lentement. Après un arrêt à une lumière rouge, où Rayer en a profité pour observer l’expression de son chauffeur, il se tourne vers lui.)

Rayer (au chauffeur) : Pourrais-tu me lâcher cet air pédant?

Chauffeur (le chauffer lève le sourcil droit et se tourne légèrement, en tournant les yeux sur sa gauche afin de regarder la route. Il semble quelque peu déconcerté mais pas étonné. Il conserve un calme plus que complet) Quel air, Monsieur?

Rayer (exaspéré) : Cet air là, justement. Baisse-moi ce sourcil et soit plus décontracté. Le soleil est particulièrement fort, ton air m’endort. Souris, un peu, et ouvre la radio.

(Le chauffeur s’exécute, c’est-à-dire qu’il baisse son sourcil. Il tend ensuite le bras sur sa droite et tâtonne le tableau de bord aux multiples boutons. Comme il ne trouve pas et que ses mains gantées le gênent en ce sens, il baisse le regard et entame la recherche d’un poste de musique classique. Pendant ce temps, Rayer pose les yeux à l’extérieur et ne fait que commenter les sons qui proviennent de la radio, ce qui donne quelques indications au chauffeur. Après quelque temps, le fils lève les yeux et étire le bras.)

Hans-Jakob : Attention!


* * *

(La caméra ouvre à nouveau sur une scène aux allures désolantes. On voit, sur le sol, une longue traînée de sang. La caméra est aux abords d’une barrière temporaire installée par la police. Autour, une jeune femme, aux allures de journaliste, tient un micro et parle à une autre caméra en décrivant le mouvement d’autres hommes autour. Ces individus sont des policiers, bien sûr, et ils utilisent les pinces de désincarcération pour détruire la carcasse du véhicule automobile. Le caméraman pousse plusieurs personnes qui composent cette ample foule et nous permet de reconnaître une Mercedes, avec un bras pendant à la fenêtre du côté droit. De toute évidence, le véhicule a foncé dans un platane. Sur la main droite, on remarque une bague en or. Les policiers, avec des calepins, notent les différents détails, mais il semble qu’il s’agit simplement là d’une perte de contrôle. Le tout est dans un piètre état, et un camion de pompiers est stationné non loin de la scène. Un nombre infernal de véhicules forme une file impressionnante, les gens s’arrêtant tous les uns après les autres afin de voir la scène, et le tout est bloqué loin devant la lumière située à une centaine de pieds du platane. Selon la journaliste qui est à côté, « la vitesse pourrait être en cause, mais les policiers n’ont toujours rien confirmé ». Cette histoire est donc en suspens. Les gens qui passent à côté se mettent une main devant la bouche alors qu’ils ouvrent l’ensemble de la carcasse et que l’on remarque, s’écoulant de la portière, de nombreux décilitres de sang. Les policiers et les pompiers détournent le regard. Cependant, ces derniers, probablement par l’appel de devoir, s’approchent d’une borne fontaine et guettent, au cas où la température élevée pourrait créer un incendie dans l’épave métallique qui s’offre au regard des passant. Un policier s’approche de la caméra et met sa main sur l’objectif. On voit la main qui s’approche, et on entend un court bourdonnement.)

* * *

Rayer

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Message  Rayer Sam 31 Mai - 11:30

Rayer : Pourquoi les gens ralentissent-ils toujours lorsqu’il y a un accident?

(Car le véhicule accidenté n’était point celui de Rayer. C’était une Mercedes semblable, la paix amène ceux qui y sont morts. Rayer, dans le même véhicule que précédemment, écoute de la musique classique, en ce moment un Impromptu de Schubert. Il regarde brièvement pas la fenêtre. Il faut cependant revenir un peu dans la passé et indiqué qu’après l’alerte faite par le jeune Hans-Jakob, le véhicule a freiné brusquement. Devant eux, il y avait une longue file de véhicule, et les lumières rouges allumées indiquaient que beaucoup de gens avaient eu environ la même réaction et avaient freiné brusquement. Dans un balancement de la carrosserie, ils ont ensuite progressé lentement dans la file afin d’arriver jusqu’à la scène de l’accident.)

Rayer (méchamment): Peut-être une personne de moins à convertir plus tard. Du moins les statistiques semblent le démontrer. (En se tournant vers son chauffeur) Serait-il possible d’aller ailleurs? Nous allons nous sauver une portion du trafic. Tournez à droite au feu de circulation.Migrons vers chez ma mère. En espérant qu’elle y sera toujours. Je ne l’ai pas vue depuis tellement longtemps. Je ne sais même pas si elle se rappelle de quoi j’ai l’air, bien qu’elle m’ait probablement vu à de nombreuses reprises à la télévision.

(Le chauffeur s’exécute et tourne sur la droite, ce qui lui permet de déboucher sur une belle petite rue, puis il poursuit son chemin dans le petit labyrinthe.)

Rayer (à son fils) : Alors, Hans, tu vas voir pour la toute première fois ta grand-mère. Tu verras que tu ne manques pas grand-chose. Je vais maintenant expliquer quelque chose à Whitaker, alors retourne à ton jeu vidéo (en fait, l’enfant ne l’avait jamais quitté, mais son père étant à l’avant du véhicule, il ne l’avait pas remarqué). Alors, Shane, comme je viens de dire, je n’ai pas vu ma mère depuis un très long moment et pour être entièrement franc avec toi, puisque je sens que tu ne l’es pas envers moi, cela ne me fait aucune différence. Car les femmes n’ont qu’un pouvoir plus que limité dans la société actuelle, et c’est très bien de cette manière. Les femmes, sous le régime hitlérien, ne travaillaient pas même dans les usines. Elles étaient exemptes de tout pouvoir lié à une hiérarchie sociale. Elles étaient même hors de cette hiérarchie. Des « out-siders ». Et il y a une raison à cela. Les femmes qui étaient digne d’avoir une descendance, et qui pouvaient contribuer à l’amélioration de la société, allaient dans ce que l’on appelait des crèches. C’est-à-dire que si elles prouvaient qu’elles étaient dignes de ne pas mourir, par leur ascendance exempte d’impureté, et qu’elles avaient le physique de l’emploi, elles allaient dans de grandes maisons où on leur donnait une seule tâche, laquelle était plus que nécessaire, celle de donner naissance à la prochaine génération d’aryens, et d’assurer une prolifération massive. Pour moi, ma mère n’est donc rien de plus qu’une génitrice. J’ai été arraché à elle dès mon plus jeune âge, et je dois dire que c’est pour le mieux, même si c’était pour subir les traitements de mon père. Ne me regarde pas comme ça, Hans, tu vas beaucoup mieux que j’allais à l’époque, car toi au moins tu as une demeure récente et une raison adéquate de croire que les aryens sont des êtres supérieurs, ce qui n’était pas le cas lorsque l’on regardait mon père.

Je dois aussi dire à ma défense auprès de ma mère que je n’ai pas été un fils modèle. Un oncle de Chateaubriand, par exemple, n’écrivait à sa mère qu’environ une demi-page tous les premiers de janvier afin de lui signifier qu’il était toujours en vie, et c’est le seul contact qu’il a conservé avec elle. J’ai poussé le cran un peu plus loin, mais c’était pour de plus grandes missions. Et comme ma mère est une femme compréhensive et intelligente, elle a accepté cette fatalité, ce qui m’a permis d’être aussi grand et puissant que je le suis en ce moment. En cela je me dois de lui être reconnaissante.

Je me dois aussi de te signifier d’autres faits, liés au insultes qui m’ont été faites. D’une part je ne peux m’empêcher de penser aux mécanismes de défense de Sigmund Freud lorsque j’écoute tes discours. Selon ses dires, quelqu’un qui parle avec trop d’insistance d’un même fait doit nécessairement se cacher lui-même. C’est ce que l’on appelle la projection. On voit dans les autres ce que l’on ne veut pas voir chez soit à titre de justification au niveau interpersonnel. C’est une théorie très intelligente, et elle est probablement vraie dans ton cas.

(Le véhicule automobile s’arrête devant une maison assez belle, mais certainement beaucoup moins majestueuse que la propriété de Rayer. Elle n’a pas de garage, mais on voit un cabanon à l’extérieur. Les murs sont composés d’une matière semblable à du plâtre, ce qui donne un relief au mur, et avec les nombreuses poutrelles de bois foncé à l’extérieur donnent une allure quelque peu suisse. Devant, de nombreux bosquets, et un sentier de pierre. Celles-ci sont d’un gris foncé, et de forme hexagonale, et s’emboîtent les unes dans les autres, bien que l’on remarque certaines dénivellations avec quelques herbes qui sortent à l’extérieur. Il y a sur les côtés deux poutres de bois qui forment une délimitation pour le sentier, et quelques vivaces sont plantées autour. Les fenêtres sont à la mode des vieux faubourgs allemands, allongés mais très peu larges. Toutes les maisons que l’on voit dans la rue sont sensiblement sur le même principe, cependant l’aménagement paysager varie, nécessairement. Puisqu’un véhicule est déjà dans la petite entrée, l’automobile conduite par le chauffeur pédant de Rayer s’est stationné dans la rue, à contresens pour ne pas faire de détour. Rayer sort du véhicule et s’adosse à la carrosserie du côté du conducteur, les pieds sur le rebord cimenté donnant sur la rue, près d’un caniveau. Le caméraman se dépêche de prendre place afin que rayer puisse continuer son discours.)

Rayer : Comme je disais, ta manie de traiter tous les gens de Émos, d’une part comme s’il s’agissait d’une insulte à proprement parler – c’est un courant culturel affreux, mais au point d’en faire une insulte, je ne sais pas – révèle ta peur des Émos d’une part, mais aussi, et surtout, la peur d’en être un. Comme les Émos, sont le plus souvent associés à l’homosexualité, puisqu’ils sont, comme le chanteur de Tokyo-Hotel par exemple, particulièrement androgynes, parfois, et ils mettent des jeans qui ne sont pas pour améliorer l’opinion générale à leur sujet. Or, avoir peur d’être androgyne, tout comme la nécessité de montrer sa masculinité de manière perpétuelle en « baisant », j’emploie ce vocabulaire puisque dans ton cas on ne peut pas autant parler d’amour que de bestialité, avec ta tendre, révèle une incertitude quant à ton position dans l’échelle de l’orientation sexuelle. Déjà là, je peux te mépriser encore plus. Car si Moonchild est impur d’une manière entièrement avouée, au moins lui a osé affirmer son besoin pressant d’aide, et c’est là un pas dans la bonne direction. Lui a eu le courage de se dire nul et hors de tout état humain, mais tu préfères vivre dans l’hypocrisie, et je déteste l’hypocrisie. Elle n’est que pour les barbares. Il faut au moins avoir la sagesse de montrer son vrai visage.

J’aimerais maintenant m’attaquer au cas de Pile ou Face, puisque je l’ai rencontré la dernière fois dans une boutique. Je saute à lui puisque l’on parle d’hypocrisie. Certes il va me répliquer qu’il ne m’avait rien promis, mais l’étiquette, en quelque sorte, aurait voulu qu’il ne m’attaque pas alors que nous étions alliés. Cependant je ne peux pas me plaindre comme je le fais dans le cas de Craig Simmons, qui heureusement pour lui a décidé de demeurer silencieux. Le silence dans son cas est de platine. Mais pour retourner au cas de Pile ou Face, je ne sais trop ce qu’il fera lors du combat. Et si les clowns finissent par retrouver sa pièce, je leur garantie mon vote s’ils me la donnent, de manière à ce que je puisse (il toussote) la rendre à Pile ou Face moi-même, ne signe de gratitude. Car au moment où j’ai cessé de m’en prendre à lui, j’ai le regret de le dire, sans raison apparente, il me fait un coup de traître qui me force à revnir sur mes anciennes positions, ce qui nécessairement n’est pas à son avantage. Car lui-même avoue aimer ma manière de penser, bien que mes méthodes et ma philosophie même paraissent le laisser perplexe, ce qui est fortement décevant. Mais ses manières à lui, soit donner des coups de couteaux dans le dos d’autrui, sont tout aussi discutables, et je ne quitterai pas le combat avant d’avoir mis ça au clair. La comédie est finie, comme on dit, et on verra en moi un puissant stratège, pour ceux qui auront la lucidité et la brillance d’ouvrir leur regard un tant soit peu, afin que ma gloire retentisse sur scène, que Tannhäuser se lève à nouveau et comme à son habitude triomphe, mais non pas ici pas les vers, mais par la force physique. Si je déteste Pile ou Face, il se peut qu’une de ses vieilles idées jaillisse à nouveau à un moment ou à un autre. Puisqu’un bref éclair peut passer entre ses deux oreilles, comme lorsqu’il me complimente. Cela a néanmoins la fâcheuse habitude de péricliter.

Ah! Et en un dernier temps, je voudrais signifier quelque chose à Whitaker : les blagues sur al grandeur d’une personne sont tellement inutiles. Tu devrais aller suivre quelques cours à l’Université. Les quelques petites bribes que tu vas retenir vont peut-être te permettre de t’expliquer de manière convenable, sinon nous l’espérons tous d’une manière ou d’une autre. Ce qui compte ce n’est pas la taille, mais la façon dont on s’en sert : tu devrais le savoir, pourtant. Et moi, j’ai l’entier contrôle sur mon corps, je puis manipuler chacun de mes muscles, j’ai une expérience qui t’échappe, malheureusement pour toi, encore. Et tout cela est parce que j’ai une discipline, et que je fais autre chose dans mes journées que de m’adonner à des rapports sexuels plus ou moins débridés. Je dois avouer que je ne suis pas dans ta chambre à coucher, alors je ne puis commenter l’affaire. Aussi, je suis allé à Victoria la semaine dernière pour faire une petite visite : savais-tu que la moyenne d’âge de population est la plus élevée de ton misérable pays? Et que c’est l’endroit où il y a le plus de cambriolage? Ce n’est donc pas étonnant que tu sois si peu discipliné lorsque ton passe conduit aussi mal. Lorsqu’on ne peut survivre sans faire des vols chez des personnes âgées, les enfants passent en second lieu, non? Serait-ce donc une recherche de la mère que l’on retrouve dans ta relation avec Dusk? Tu peux donc remarquer qu’il est très facile de critiquer la mère d’un autre, donc je ne m’avancerai pas plus à ce sujet. Je préfère les arguments et les propos qui ont plus de finesse, ce pour quoi j’ai toujours été à une certaine distance des gens de ton genre. Mais comme le petit lapin joyeux le dirait, il ne faut pas se mettre les gens de ton genre à dos, puisque sinon nous ne pourrions rire de personne. J’espère au moins que cela t’éclaire un peu sur le peu d’estime que j’ai pour toi en ce moment, et que tu iras dans le bon sens en suivant les indications subrepticement intégrées à mon discours.

Pour tout ceux dont je n’aurais pas parlé dans ce dernier plaidoyer, je vous prie de ne pas m’excuser, mais vous ne valez pas la peine que je gaspille mon important salive sur votre compte. Meilleure chance la prochaine fois, peut-être… Viens, mon fils. Tu m’as ramené les bottes d’or, je te ramène ta grand-mère!

(Rayer marche sur le gazon, sans se soucier de l’éclat perdu de ses souliers, suivi de son fils qui « couraille » autour de lui. Une fois passées les poutres qui définissent l’allée et avoir monté l’unique marche permettant d’accéder au plateau d’entrée de la maison, il cogne à la porte en utilisant le battant de fer qui est installé. Après un bruit d’écho et d’interminables secondes d’attente, une femme point. Elle est vieille et légèrement ridée, mais ses cheveux ont toujours un éclat blond. On lui donnerait environ cinquante-cinq ans, mais les cheveux blonds faussent les données, de sorte qu’elle pourrait aisément être plus âgée. Elle fixe lentement l’enfant, puis le père, et ses yeux s’écarquillent légèrement, prise de surprise. Elle ferme la porte. Restant indécis face à cette scène, Rayer ne fait rien d’autre que de rester, stationnaire, devant l’entrée de son ancienne demeure. Après environ une minute, la porte s’ouvre à nouveau et la même femme, vêtue du même vêtement composé essentiellement d’un pyjama de flanelle, se tient dans le cadre. Ses yeux sont gonflés d‘eau, mais elle n’est plus seule de l’autre côté de la porte. À côté d’elle, un homme, d’environ le même âge qu’elle, les cheveux noirs et le teint légèrement basané, se regarde Rayer d’un air interrogateur. Rayer dit clairement son nom en attendant quelque réaction et comme celle qui semble être sa mère se mettre à pleurer et s’effondre dans les bras de son mari, un jeune enfant point dans la scène, d’environ le même âge que Hans-Jakob fils, le teint foncé, les cheveux noirs comme son père. Devant une telle scène, Rayer, qui conserve son sang-froid, prend la poignée et ferme la porte. Sans dire un mot de plus, il se dirige vers sa Mercedes. La caméra coupe.)

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