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Le Déménagement des décibels

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Le Déménagement des décibels Empty Le Déménagement des décibels

Message  Rayer Mar 8 Avr - 2:21

(La scène ouvre sur un escalier en bois d’acajou, avec une rampe de bois blanc, probablement du chêne teint. Le pivot de l’escalier, et conséquemment de la caméra, permet de passer sous une arche légèrement bleutée, avec d’amples moulures aux allures de l’Allemagne classique. Un tournant serré à gauche nous permet de nous introduire dans une pièce pratiquement vide. Les planchers sont d’une couleur bourgogne luisante, découvrant ainsi qu’ils sont frais cirés. L’endroit a des dimensions respectables et de murs entièrement blancs. Non pas que la personne ne se soit pas donné la peine de peindre, mais plutôt une couche d’un blanc éclatant a été apposée partout, ainsi que sur le système de chauffage en fonte présent sous la fenêtre principale. On remarque les lambris le long du mur, qui ne se découpent que très peu du fait qu’ils sont de la même couleur que ce dernier. Un peu plus loin, en avant, dans un coin, un piano a été déposé. Ses pattes sont en acajou avec des motifs ciselés d’or, avec des formes fauves donnant au meuble une allure noble, quelque peu princière. Le corps solide de l’instrument s’élève contre le mur, et du côté droit le clavier d’ivoire est en partie recouvert par un étui, lequel n’est pas entièrement fermé et laisse entrevoir de blanches touches éclatantes. Le banc rembourré avec du cuir noir, est ouvert, et l’on peut apercevoir quelques partitions qui en sortent, des marques noires, des ratures de toutes sortes brouillées par la distance de la caméra. Le clapet du piano est entrouvert, et sur le dessus, accroché au mur – en fait la seule chose qui soit accrochée à un mur dans cette pièce – un diplôme du Conservatoire allemand en musique, avec mention honneurs particuliers. Le positionnement particulier des pédales de bronze, à ras le sol, laisse croire que quelqu’un a récemment utilisé le piano, probablement dans le dessein de l’accorder. On aperçoit par les fenêtres d’une part la maison d’un voisin, de l’autre côté de la rue. Sa façade est en pierres et son toit de couleur noir. Les multiples reliefs et la longueur du corridor d’entrée, en plus de la grille de fer, laissent présager qu’il s’agit là d’un individu avec de bons moyens. De l’autre côté, on aperçoit d’autres maisons dans le même genre, mais aux allures tout de même disparates, soit par leur couleur et leurs proéminences diverses, sinon par le positionnement sur le terrain et la dimension du domicile. On aperçoit aussi la rue, laquelle est vide et laisse entrevoir un soleil près de son zénith.

Un dernier pivot nous présente une porte de garde-robe, encerclée de bronze et à la façade miroitante, et par l’angle de la porte ouverte on distingue une ombre et une lumière synthétique à l’intérieur de la petite salle. Soudainement tombent en direction de la caméra plusieurs morceaux de linge, des pantalons de lutteur, en latex, des chandails de toutes sortes, les couleurs les plus fréquentes étant le rouge, le jaune et le blanc. Par la suite, avec quelques légers soupirs, Rayer sort de la pièce et marque tranquillement en direction du piano. Il est vêtu d’un chandail arborant le symbole inversé de la « svastika », la croix gammée. Son pantalon est d’un bleu profond, ses souliers d’intérieur brun esquissant un léger crissement sur le sol au fil de son mouvement. Il s’assied sur le banc et, après avoir ouvert le couvercle et placé ses deux mains en position, et débute une rhapsodie de Brahms (Op. 79, no.1, pour être plus précis), et après les premières mesures, les mains allant seules, le pied droit aussi, il cesse son activité pour se munir d’un tournevis et régler une note avant de reprendre où il en était. Il se tourne ensuite vers la caméra, les mains étant sujettes à un étrange automatisme et les articulations se mouvant d’elles-mêmes. Il effectue un sourire quelque peu cynique à la caméra, puis ouvre la bouche.)

Rayer (d’un ton laconique) : Il se trouvera sûrement de très nombreuses personnes pour commenter les événements d’hier. Sans doute la majorité d’entre eux seront-ils bien amusés par cette histoire, et c’est, je crois, tout à fait légitime. Le fait est qu’O’Keefe, trouve probablement la plaisanterie complètement risible à l’heure actuelle, ne sait pas à qui il a affaire. Le fait est qu’encore une fois, je ne peux lui en vouloir, car c’est dans sa faible nature de ne pouvoir accepter de telles choses, et qu’il doute probablement de son état sexuel qu’un outrage « à la pudeur », comme beaucoup de gens l’appelleraient, lui serait fatal sur un plan psychologique. J’ai la chance de ne pas être aussi faible.

En effet, je viendrai au match, coûte que coûte. Et si les gens rient c’est qu’ils cachent un profond malaise, de toute manière, et je ne parle par d’un malaise vis-à-vis de moi, mais d’un malaise envers eux-mêmes. Je peux leur montrer ce qu’est une machine humaine, je peux leur montrer ce qu’est un corps parfait et si pour cela je me dois d’être dans un aussi singulier accoutrement, avec des allures de carnaval brésilien – sans l’épilation correspondante cependant – je saurai que c’est pour le mieux, et que de toutes manière ce ne sont que des apparences. Je crois que le défi le plus singulier sera de trouver un string léopard. Je n’ai aucune idée du genre de boutique qui pourrait vendre une pareille horreur. Ta femme en a-t-elle une idée? Peut-être que son amant en porte un, qui sait? Quant au chapeau, j’aurai l’avantage, contrairement au public, de ne pas le voir… voilà. Mais l’important n’est pas qui les a en arrivant, mais qui les aura en partant, dis-toi ça, O’Keffe, et je te souhaite vivement de ne pas être présent dans l’arène, car je si la purification est un processus long, il n’est douloureux que lorsque je le décide, et je crois que mon pouvoir de décision dans ce cas précis opte pour cette possibilité. Si quelqu’un pouvait te renseigner sur le cas d’Orval Ménard, ce serait une chose probablement très humoristique. Je ne sais trop s’il pourra venir te le dire lui-même. Je doute personnellement qu’il vienne à des kilomètres à la ronde, peu importe où je me trouve. C’est dans ces instants que je me dis que je peux faire forte impression.

(La pièce finit sur quelques notes vives, puis Rayer se lève et hurle « Hans ». Lentement, ses pas faisant un écho dans la maison partiellement vide, un gamin d’environ neuf ans se positionne, droit comme une tige de fer, dans le cadre de la porte. Son père le regarde fixement et le garçon, sentant son regard, rendre sa chemise dans son pantalon et va s’asseoir au piano. Il entame la pièce que son père a jouée quelques instants plus tôt. Loin de sembler ravi d’entendre les premières notes, Rayer ferme, sans avertissement, le couvercle du piano, qu’il ouvre quelques instants plus tard. Le jeune garçon retire ses doigts et ses yeux enflent légèrement. Aucune larme par contre. Après quelques minutes où le père regarde le fils en attenant peut-être une réaction, le jeune garçon positionne ses mains sur le piano et attend un ordre.)

Rayer (direct) : Je t’ai déjà dit de ne pas jouer juste après moi. De un tu n’as pas encore fait tes gammes et tes exercices, et tu mets la barre trop haute. Je sais que tu peux jouer cette pièce, mais il ne faut pas abuser des bonnes choses. On va y aller simple avec ton Mendelssohn. Rondo cappricioso, et gare à ta main gauche.
(Regardant à nouveau la caméra) Pour poursuivre sur cette étrange manie, laquelle me paraît un peu suspect, de vêtir d’autres individus de la sorte, je tiens à refuser ton invitation à la parade montréalaise. Nous n’avons pas un tel comportement, et sur ce point, et c’est probablement seulement sur ce point que je les respecte, j’aime la culture arabe. Ils savent comment traiter avec ces gens là : ils sont pendus avant les matchs de football. C’est une fin quelque peu tragique et grotesque, mais assez représentative de ce que ces gens-là méritent, pour ce qu’ils font comme tort à l’humanité. Et en tant qu’initiateur d’une telle culture dans le milieu de la lutte, tu paieras l’amende représentative, la première sentence liée non pas à ce péché, car cela implique une moralité religieuse, mais à cette dérivation.

Je me suis rendu compte qu’il y a beaucoup plus de travail à faire que prévu dans la Ligue, à commencer par les commentateurs. La prochaine fois que l’un d’eux osera s’en prendre à moi, s’en prendre à toute la puissance de l’Allemagne et aux derniers retranchements d’une immensité parfaite, il aura affaire à ma médecine sans proposition préalable. Et cette idée tient pour tous. J’ai fait pire que tout ce que vous pouvez imaginer, et je suis prêt à faire plus. J’ai mon équipe d’avocat qui travaille pour moi et sans laquelle je n’aurais pas mon fils à l’heure actuelle, mais j’ai éloigné suffisamment sa mère pour qu’il n’y ait plus d’autres possibilités. Et comme je suis prêt à tout, même à faire lutter mon fils – Crow s’en souviendra longtemps, je crois – et cela porte fruit, car mon jeune automate a toutes les capacités pour équivaloir presque à son père, si ce n’était de sa demi-ascendance. Cet avertissement vaut donc pour Michel et Christopher, et j’espère qu’ils auront la sagesse de garder cette information en mémoire… un accident, une disparition subite sont si vite arrivés…

Vient maintenant la dernière personne concernée, le dernier et le moindre, en fait, Papineau. On dirait que je vais devoir lutter contre toi. Une grosse brute épaisse aux origines douteuses qui ne peut pas faire grand chose consciemment. Ça me rappelle quelqu’un…

(Son fil achève la pièce et sort une image de derrière le piano, représentant Mateo Quera, un espagnol qui était le protégé d’Orval Ménard.)

Rayer (une main sur le menton et l’autre sur la hanche, il semble songeur, puis fait un mouvement de la main droite afin d’indique à son fils de retirer l’afficher) : Pas celui-là. Je pensais à quelqu’un… plus près du terroir, plus près de Papineau.
(Hans-Jakob Junior sort une nouvelle affiche de derrière le panneau, avec un portrait de Craig Simmons, et Rayer Père sourit tranquillement, avant de faire signe à son fils de retourner au piano, où il entame une pièce de Mussorgsky. Son père, après l’avoir regardé avec des yeux exorbités, saisit le regard de son fils, qui enchaîne avec les Variations Goldberg de Bach. Voyant son père apaisé, le dirige à nouveau son regard vers le clavier)
Alors mon/notre cher Papineau. La seule différence avec toi, sociolinguistiquement parlant, c’est que ta tête ne vaut pas un rond. Je te conseillerais donc fortement de rester dans le bois, mais je ne crois pas que ce serait correct. D’une part je serais coupable de ruiner des écosystèmes, et tu es aussi un excellent exemple de ce qui peut arriver à ceux qui se mettent dans mon chemin. Il sera ensuite possible de voir comme tombe le géant au pied d’argile québécois.

De toute manière, si tu as la puissance et la prestance de ton misérable peuple, je ne crois pas que ce soit un problème. J’espère seulement deux choses : que ta cabane en bois rond ne te regrettera pas et que la LCC n’a pas peur de payer de belles grosses factures d’électricité. Au besoin je cotiserai, puisque c’est pour une très, très bonne cause. Tu verras que les lys sont des fleurs temporaires et qu’il est inutile de tenter une conservation prolongée de ces spécimens. Un signe basé sur la biologie est toujours risqué sur ce plan, mais je ne m’étonne pas que tu aies jamais pensé à cette problématique. Je te souhaite cependant un repos de qualité, en espérant que ta fleur ne pourrira pas sous des pluies torrentielles venues de l’Est. Aussi… : « Watches bin tes baguettes, sinon a’ vont finir à même place qu’es plumes, quand j’en aurai fini a’c toé! »

(Un homme entre quelques instants dans la pièce et murmure à l’oreille de Rayer, lequel acquiesce et se tourne à nouveau vers la caméra.)

Rayer (sûr de lui) : On vient de me demande de clarifier mes objectifs quant à la LCC. Il est vrai qu’il serait très utile de les spécifier davantage, sinon d’indiquer avec plus de précision ce qu’il en est, puisque vous ne pouvez pas tous, comme moi, comprendre l’urgence de mon action. Je suis ici parce qu’il y a un manque à combler. D’une part un manque de talent, c’est certain, mais aussi un manque idéologique. Il semble que tout semble aller dans la même direction, la mauvaise, de surcroît, et je veux rétablir l’ordre. Je l’ai fait auparavant avec l’ALNF, avec Vollblut, et je prévois continuer cette quête ici. En tant que projet personnel, je construis un camp de concentration, ou plutôt un camp de réforme, puisque le premier terme a été révoqué par la convention de Genève. Je voudrais, en quelque sorte, faire un nouveau Guantanamo, et améliorer le monde à ma manière. Il a été démontré dans Mein Kampf que les aryens constituent des êtres supérieurs et j’ai toute ma vie prouvé cette tendance, tout comme le fera mon fils après moi, lorsqu’il reprendra le flambeau. Je veux donc purifier l’endroit, chasser la vermine et rester en maître au niveau de la LCC, ce microcosme me permettant par la suite d’aller chercher de nouveaux individus. Car les fans m’ont hué, ce soir, mais ce n’est pas un problème. Les fans applaudissent suivant une tendance du pouvoir, et au moment où celui-ci aura changé, la direction de leurs applaudissements fera de même.

Les Juifs, homosexuels, handicapés et toutes ces classes inutiles que d’autres s’efforcent de préserver dans un but probablement démocratique, sinon un souci « humain », ce que je qualifierais plutôt de faiblesse face à l’argent, puisque les juifs en ont mais que j’ai toujours refusé leur argent sale. Pourquoi croyez-vous qu’on dise qu’il faut blanchir de l’argent? D’où viennent les juifs, foncièrement? Du Moyen-Orient, et c’est dans un souci de purification qu’il faut blanchir cet argent sale. Je veux faire la même chose avec les autres lutteurs, et ce sera possible. Pour cela, vous savez déjà que je suis prêt à tout, mais vous n’avez eu qu’une idée globale, mais je vais vos montrer quelque chose d’autre…

(Il y a un écran noir, puis on enchaîne avec une vidéo : le tout se passe dans une aréna, en milieu élevé. Mateo Quera bouscule partiellement Yuufutsu qui perd quelque peu pied et est en équilibre précaire. À moitié assommé par les coups qu’il a encaissés, il tient cependant debout, mais Rayer vient rapidement lui faire une « drop-kick » afin qu’il tombe, d’environ un étage, sur une console électrique; Rayer est en Chine, sur la place Tienanmen, et dépose une gerbe de fleur ainsi qu’une plaque à l’effigie de Yuufutsu avant de s’éloigner en riant)

Rayer (à haute voix) : Voilà qui, je crois, illustre assez bien ce qui peut se produire. Encore une chance que Yuufutsu n’ait pas de famille. Les seules personnes qui ont été choquées d’apprendre sa mort étaient Craig Simmons et Crow. Ce n’était donc pas si problématique, non? De toute manière, ces deux énergumènes auraient cherché une autre raison de me nuire. J’ai donc doublement fait mon travail, tout cela dans une qualité « électrisante », avec sang froid et finesse. Les marques ne paraissent parfois pas, rappelez-vous de cette problématique, et je peux vous en infliger dont vous n’avez pas encore idée, quoique ça viendra probablement bientôt.

« La Perfection soit avec vous tous et avec votre esprit, quelque réduit qu’il soit. »


(Rayer fait signe à son fils de se lever et il le pousse tranquillement, avec trois doigts derrière la tête, hors de la pièce. Ils descendent ensuite les escaliers et Rayer regarde au même instant à l’extérieur, au moment où un fort crissement de pneu se fait entendre. Voyant ensuite sa barrière partiellement enfoncée et de fortes traces sur son gazon – il en restait bien peu après le passage du véhicule – il descend les escaliers à la dégringolade, en poussant son fils sur le côté afin de passer plus rapidement, ce dernier se heurtant au mur adjacent. On entend un claquement de porte indiquant que Rayer est sorti.)

Rayer

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