Chocolat chaud.

Shane Whitaker & Dusk Jeu 20 Mar - 18:37

[size=12] Un jour, le printemps semble à nos portes. Le lendemain, une tempête de neige crie sa rage dans la ville. Le mois de mars est imprévisible; il nous tends tendrement la main le matin, afin de mieux nous gifler l’après-midi même…

Une journée splendide illumine de mille lumières la magnifique ville de Victoria, en Colombie-Britannique. Malgré un mois de mars rigoureux, cette matinée ensoleillée laisse présagée que le printemps arrivera d’un jour à l’autre, afin d’égayer un peu l’humeur maussade des citoyens de la ville reine...

Une caméra hors champs filme la routine quotidienne d’une petite ruelle de banlieue typique de la Colombie-Britannique : des maris blasés par leurs femmes discutent de sport dans la cours d’un voisin, de vieilles voitures qui datent de la merveilleuse période des années ’80 sont stationnées dans des entrées asphaltées, et les poubelles à ordures attendent patiemment l’arrivée des éboueurs, qui est seulement prévue dans deux jours…

L’image de la caméra fige pendant quelques minutes devant la maison de Shane Whitaker puis, finalement, entre à l’intérieur de la demeure du jeune homme, afin de proposer une vue d’ensemble des lieux. Peu de choses par contre sont retenus par la caméra, puisque un rire nasillard attire immédiatement l’attention vers le salon…

Vêtu de sa robe de chambre favorite et de pantoufles bien chaudes, Shane Whitaker semble… de bonne humeur. Debout dans le salon, il boit à petites gorgées un chocolat chaud avec guimauves, quelque peu perdu dans ses pensées. Mais ces pensées sont probablement agréables, puisqu’il sourit d’une façon plutôt bête. Il revient soudainement à la réalité, afin d’entamer son monologue. Il sourit toujours, mais d’une façon un peu moins stupide…

- Je t’offre mes plus sincères félicitations, Barny, puisque finalement, tu as pris une décision digne de ton rang ; celui d’un propriétaire intelligent. Le travail fut ardu pour moi, puisque tu me sembles stupide de naissance, mais je suis fier aujourd’hui d’avoir persévérer dans cette voix, car enfin, tu as compris le message; tu es un éternel perdant mais, grâce à moi, ta Ligue sera reconnue d’un point de vue international! Tu as finalement compris que je serai ton prochain Champion Canadien, et que pour satisfaire les partisans de la LCC, il fallait mieux pour toi de faciliter la tâche à Shane Whitaker, ta future « superstar »… Ton premier geste n’est pas grand-chose à première vue, mais il est clair que tu désires me faire plaisir en m’offrant ainsi l’occasion de remporter le Championnat Canadien devant MON public, soit celui de la Colombie-Britannique. Je pourrai donc festoyer plus rapidement avec ma maman… mon papa… Monsieur Bignose, qui est notre voisin d’en face…et sans oublier Madame Littletits, qui est notre voisine d’à côté! Pour une fois, tu as pris une bonne décision administrative, mon Barny, et je dois t’avouer que je suis très satisfait de celle-ci! Continue sur cette route, mon grand, et tes « ratings » monteront en flèche!

Shane Whitaker est sur le point de connaître l’extase, mais un adolescent stationne sa voiture tout prêt de la demeure du jeune lutteur… et en provenance de la radio de l’automobile, la chanson « Klown » de Korn joue à plein volume, ce qui brise immédiatement le moment de bonheur de Whitaker. Rouge de colère, le jeune homme sort à l’extérieur, vêtu simplement de sa robe de chambre et de ses pantoufles, et se dirige d’un pas décidé vers la voiture de l’adolescent! Sans réfléchir aux conséquences, Shane Whitaker lance sa tasse de chocolat chaud vers l’automobile! La tasse se brise en mille miettes contre la porte du passager, pendant que le lutteur professionnel patine sur un rond de glace, situé à seulement quelques pouces de la voiture. Les simagrées de Whitaker permettent à l’adolescent de s’enfuir et ce, sans demander son reste. Frustré par cette évasion, Whitaker saisit le CD de Korn, toujours situé dans la radio de l’automobile, puis entre rapidement chez lui. Il jette le CD dans le feu qui crépite sous la cheminée, et dépose son regard vers la caméra, rouge comme une tomate…

- Les clowns sont tous de la vermine! Rien qu’une bande de Émos adorateurs de Peter Pan! Je déteste les clowns! Je les déteste! Je les déteste! Je les déteste! Insane Jack! Killer Klown! La vision de vos hideux visages me remémore des souvenirs d’enfance qui ne me sont pas très agréables! Alors, je vous défi de m’affronter dans les plus brefs délais! Je suis même prêt à vous prendre dans un combat handicap! Quand je vous aurai facilement éliminé, mes mauvais souvenirs d’enfance disparaîtront en fumée, comme ce CD dans la cheminée! Ha! Ha! Ha!

À l’entrée du salon, Dusk Elizabeth assiste à cette scène, les yeux ronds comme des trente sous. Elle disparaît en vitesse de la pièce, alors que Shane Whitaker reprend son monologue d’un ton de voix un peu plus enjoué…

- Je termine par le cas de mon nouvel ami, celui qui a accepté d’être mon protecteur lors de Résurrection… je parle bien sûr de toi, Papineau. Afin de te prouver davantage ma franchise à ton égard, mon garçon, je t’admets ceci dès le départ; je n’ai guère compris ta réponse lors de ton dernier monologue, puisque tu utilises un langage de Émo déguisé en bûcheron peu éduqué, donc purement québécois… Mais ce n’est pas grave, Papineau, puisque je suis convaincu que pendant ton baragouinage de « frog », ta réponse à ma requête fut un oui retentissant. Je ne perdrai pas mon temps avec toi en t’expliquant ce que veut dire les mots « retentissant » ou « baragouinage », puisque le problème risque d’être long à régler… Je tiens juste à te dire que même un homme des cavernes comme toi n’est assez stupide pour refuser une offre comme la mienne… D’ailleurs, qui serait assez imbécile pour ne pas accepter de m’avoir comme collaborateur? Travailler avec moi, c’est le succès assuré… Penses-y bien fort, mon grand...

Au même moment, Miss Elizabeth apparaît dans le salon, une boîte en carton dans les bras. Le contenu semble lourd, mais la diva effectue tout de même une pose maladroite à la caméra. Ensuite, elle laisse tomber la boîte en carton dans le feu, qui crépite à nouveau bruyamment et qui tousse une fumée noire par la cheminée…

- Qu’est-ce qu’il y avait dans cette boîte, Dusk?

- Ta collection complète de Capitaine America! Tu sais, ton héros de bandes dessinées préféré…

Les mains enfouies dans le fonds de ses poches de robe de chambre, le regard hébété de Shane Whitaker passe de Dusk Elizabeth à la boîte qui brûle dans le feu, puis à nouveau sur Miss Elizabeth…

- Hum… Quoi? Je n’ai pas bien compris, là…

- Si, si! Tu as bien compris! Je t’ai entendue tantôt! Tu as mentionné que tu voulais que tes souvenirs d’enfance disparaissent en fumée, comme le CD qui brûlait au même moment. Alors, j’ai décidée de te venir en aide; en brûlant immédiatement ta collection complète de Capitaine America, je t’évite donc de brûler plus tard une partie importante de ton enfance… Tu peux maintenant accomplir ton projet sans craindre de faire face à une situation difficile! Ne me remercie pas, puisque ça m’a fais plaisir de t’aider!

Fière de son acte de générosité, Dusk Elizabeth quitte le salon d’un pas léger, pendant que Whitaker se laisse choir sur le plancher de la pièce, pleurant la disparition de sa malheureuse collection complète de Capitaine America…

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