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Vers Moose Jaw, sur un thème symphonique

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Message  Rayer Sam 3 Mai - 22:21

(Rayer descend de son véhicule automobile et met le pied sur le trottoir. En face de lui, on remarque l’aéroport de Berlin. Y jetant un regard un peu dégoûté, il prend les valises dans son coffre et laisse son véhicule garé là. Il attend quelques minutes, en regardant sa montre, et un homme vêtu d’un long paletot de couleur beige vient lui serrer la main. Son visage est caché derrière un ample foulard et il entre ensuite dans le véhicule. Visiblement, Rayer lui a donné les clés lorsqu’il lui a serré la main. Rayer marche ensuite, suivi de son fils – bien que nous ayons manqué de noter sa présence – vers les portes à battant circulaire et se dirige vers le comptoir principal afin de montrer ses billets. Après qu’on lui ait indiqué une porte, sur la droite, il passe au détecteur de métaux. Rien à signaler. Aussi, après avoir rempli les formulaires d’usage, il met sa valise sur le tapis roulant et la regarde disparaître derrière le mur vers une pièce où se trouvent, il le suppose, un groupe assez nombreux d’agents de sécurité qui observent aux rayons X le contenu des valises. Un sac reste dans ses mains, cependant, et n’a pas rejoint le reste de ses bagages. Il le garde avec lui, et son fils a, lui aussi, quelques babioles pour son amusement pendant le vol. Ils se dirigent donc vers la porte d’embarquement et traversent l’arche principale, laquelle les mène dans une cabine privée, à la tête de l’appareil. Cette cabine est assez petite, soit environ de huit pieds par huit pieds, mais on y trouve tout le confort moderne : un télévision de taille respectable encastrée dans le mur, deux petits fauteuils, une petite table à café, et on remarque une porte blanche qui donne vraisemblablement sur une salle de bain privée. Les deux Allemands s’assoient chacun dans un fauteuil. Allumant la télévision, Rayer regarde rapidement les programmes qui sont présentés : un programme de musique jazz (« Musique de nègre! »); la Liste de Schindler (« J’ai pas payé pour qu’on me dise que j’ai eu tort »); La Mélodie du bonheur (« Même en payant le gros prix on ne peut pas s’en échapper, à ce que je vois? »), puis fait venir l’agente de bord pour lui demander s’il est possible de visionner autre chose. Celle-ci demande sous quel format est le film en question, et Rayer indique qu’il ne s’agit pas d’un film, mais tout simplement d’un CD de musique. L’agente sourit aimablement et appuie sur un bouton situé dans le cadre de la porte. Un panneau de fibres plastiques blanc d’environ un mètre de largeur effectue une translation verticale et montre une stéréo de petite taille, sinon assez volumineuse et sonore pour contenter le lutteur sans déranger les autres passagers. Il se lève et met le CD alors que l’agente de bord, une Africaine, sourit et quitte par la porte de service.)

Hans-Jakob (à l’agente de bord) Rayer: Et dis-leur de m’envoyer quelqu’un d’autre, la prochaine fois! (à lui-même) Pauv’ tache. Je leur avait dit, pourtant, que je voulais un agent de bord particulier, mais encore une fois ils ne m’ont pas écouté, et ce faisant, ils se privent de ma clientèle.

(Hans-Jakob fils a mis ses écouteurs et écoute de la musique sur son « iPod ». Il pianote tranquillement sur ses genoux. Visiblement, il écoute de la musique classique, et répète ses morceaux pendant le vol. Le père regarde son fils et semble très légèrement attendri. Cependant, alors qu’il se lève et passe derrière le siège de son enfant pour écouter la pièce en question, ses narines se retroussent, sa poitrine se gonfle, et il enlève les écouteurs à son fils d’un geste prompt. Sur le sol, « The Crave », de Ferdinant « Jelly Roll » Morton continue de jouer.)


Rayer (à des fins de simplification, Rayer désignera le père et Hans-Jakob le fils) : Du Jazz! Du Jazz! Tu écoutes du Jazz! Tu sais d’où vient cette musique, fils?

Hans-Jakob (franc) : Le jazz est né du début du vingtième siècle dans les bordels, son nom vient de Ferdinand Morton qui s’est basé sur le parfum des prostitués de la Nouvelle-Orléans, qui était à base de jasmin. J’ai eu des cours de musique et d’histoire de la musique, moi aussi.

Rayer : Et tu oses me répondre? Et tu sais qui joue ce genre de musique? C’est de la musique de nègre. C’est de la musique sa règle, un chaos singulier des notes pour accompagner leurs activités sexuelles. C’est comme le blues, cette musique n’a aucun sens, aucune essence, et apprécier ce genre de musique, c’est refuser d’accepter ce qui est vrai. La vraie musique, c’est…

Hans-Jakob (l’interrompant, parlant avec une ironie prononcée) : Je sais ce qu’est la vraie musique. La vraie musique c’est Bach, c’est Mozart, c’est Beethoven. Mais est-ce que tu as remarqué qu’aucun de ces compositeurs, même si c’étaient de grands musiciens et des Allemands, n’ont jamais adhéré à ton idéologie? Beethoven était contre Napoléon parce qu’il voulait conquérir et qu’il était prêt à tous les moyens pour y arriver. Ils ne pensent pas comme toi, et ce n’est pas en jouant leur note que tu vas les changer. Aussi, Chopin…

Rayer : Je sais qui est Chopin…

Hans-Jakob (reprenant) : est Polonais. Comment est-ce que tu peux jouer la musique d’un Polonais s’ils sont si méprisables? Comment est-ce que tu peux même aimer ses notes. La musique classique allemande, c’est tellement surfait. Les opéras ne sont même pas aussi beaux que les opéras italiens, et on n’a pas été capable de faire de l’impressionnisme musical, comme Debussy. Et tu crois qu’en jouant les pièces d’auteurs morts depuis des siècles tu peux leur donner une nouvelle vie? Tu peux jouer Bach comme peu de gens, mais Glenn Gould le joue mieux que toi, et ça ça ne te revient pas.

Rayer (sec) : L’impressionnisme n’a rien à voir avec cela. Les impressionnistes ont simplement existés parce qu’ils ne pouvaient pas représenter le réel. Moi, je joue du beau, pas ce qui veut l’être. Et la musique allemande n’est pas surfait, elle tient sur une histoire plus solide que toutes les autres.

Hans-Jakob : Je connais ton point de vue sur la question, mais le jazz, c’est la musique de la passion. Ça ne sert à rien de battre la mesure exactement, tant que la musique est assez douce pour suivre l’oreille et en pas brusquer. Il faut accompagner le mouvement du monde et non pas aller à contre-temps. Le jazz, c’est la musique de l’émotion et pas la musique de la règle. Et il n’y a pas que la règle. Ce qui est le plus intéressant, avec elle, c’est d’en déroger et de constater ce qui a été fait. Tu vois?

Rayer (qui a repris son calme) : Tout ce que je vois, c’est que tu as encore traîné avec l’extérieur. Je t’ai déjà dit que tu es beaucoup trop influençable, et c’est en traînant avec de la racaille que tu vas devenir comme elle et que je te renierai. Ça ne me dérange aucunement de te jeter à la rue, même après tout ce que j’ai fait pour toi, parce que tu n’es qu’un petit ingrat qui n’est pas à la mesure de son père.

(Une nouvelle agente de bord entre. Elle est blonde aux yeux bleus, très mince et bien habillée. Aussi demande-t-elle, dans un allemand impeccable (qui a été traduit par nécessité) : « Vous serait-il possible, messieurs Rayer, de parler moins fort? Nous recevons des plaintes de passagers de l’autre côté de l’avion ». Et aux deux Rayer de rétorquer, d’un même ton et avec le même mouvement de la main droite : « Ta gueule et sacre ton camp! ». L’agente de bord quitte la pièce, mais les deux jeunes individus se regardent à nouveau, puis se mettent à rire à pleins poumons.)


Rayer (en souriant) : Alors je vois que notre petite mise en scène a parfaitement fonctionné. De toute manière, il n’aurait pas été plausible que tu parles de cette manière. Non pas que tu manques de vocabulaire ni d’éducation, puisque tu es mon fils, mais je ne crois pas que tu sois reconnu pour tes capacités discursives. Nous en parlerons une nouvelle fois. (Rayer se tourne vers la caméra)

Le but de cette petite mise en scène – car c’est bien d’une mise en scène qu’il s’agit – est de démontrer que je suis mon seul ennemi dans la LCC. Je peux bien parler contre n’importe qui, personne ne prend même la peine de me répondre. Certains pourraient dire qu’on ne me prête simplement pas attention, mais la vérité est plus brutale : personne ne veut s’aventurer sur cette pente glissante, car ils savent pertinemment que leurs arguments ne sont rien contre les miens, et que je suis beaucoup plus forts qu’eux par l’évolution darwinienne. Mon espace vital est en ce moment en évolution dans la LCC et Brad Barnes m’en devra une, je le rencontrerai probablement dans les prochains jours à ce sujet. Le ridicule dont on a voulu m’affubler lors de mon premier combat s’est tourné assez rapidement contre mes adversaires, et il en sera de même tant et aussi longtemps que je ne serai pas à la tête de la ligue non pas en tant que dirigeant, mais en tant que lutteur numéro un. Le premier objectif sera de remporter le titre canadien, puisque c’est le seul titre qui semble convoitable en ce moment. Mais plutôt que de me limiter à un titre « canadien », puisque quelque chose d’aussi faible ne serait pas une victoire, les Canadiens – à tout le moins les Canadiens-français, comme je l’ai démontré avec Papineau, ne valent pas grand chose. Je suis donc mon plus grand obstacle, et suis le seul qui ait le pouvoir de me réduire de quelque manière que ce soit. Comme je me refuse, par simple logique, à m’annihiler moi-même, cela signifie qu’il n’y a rien qui me sépare du titre canadien en un premier lieu, puis du titre de « main-eventer » permanent de la LCC. Aussi, avec cette augmentation de pouvoir, je compte prendre un peu plus de temps pour moi. Sur mon domaine allemand, quelqu’un est en train de monter une petite usine, et j’espère pouvoir bientôt la mettre en opération. Il faudra simplement que je fasse un petit tour à Montréal avant de l’inaugurer, et que j’amène plusieurs de mes hommes de main dans un certain quartier. Si vous n’avez toujours pas compris l’utilité de ma petite usine, ce n’est pas trop grave, vous comprendrez en temps et lieu.

Me voici donc en route vers Moose Jaw, une de ces petites villes canadiennes où probablement tous les habitants sont des fermiers et où deux personnes vivant ensemble sont nécessairement mariées, où les frères et les sœurs se marient et où chacun a un pick-up stationné devant sa maison, pour travailler dans les champs. Au moins je ne risque pas de me faire agacer, puisque tout le monde regardera les séries éliminatoires de la ligue nationale (même si deux pays y participent, bizarrement) de hockey – bande de barbares. M’enfin. Je suppose que l’on ne peut pas tout avoir, et que certains n’ont rien.

La perfection soit avec vous et avec votre esprit, quelque réduit qu’il soit…

(Rayer fixe la caméra et Hans-Jakob, levant les yeux d’un livre qu’il tient sur ses genoux, tourne la tête pour parler à son père.)

Hans-Jakob : Papa? As-tu finalement compris qui avait écrit le message?

Rayer : Prends ton trou, d’accord?

(En disant cela, il continue de fixer la caméra, sans ciller, et jette maintenant de petits regards meurtriers à son fils. La caméra s’éteint sur un Rayer mal à l’aise. Plus un son.)

(La caméra ouvre, l’heure dans le coin supérieur indique cinq minutes après la dernière fermeture. Tout ce que l’on voit est Rayer assis dans son fauteuil, qui regarde la télévision, et le fils, les yeux légèrement plus ronds qu’à l’habitude, visiblement gonflés d’eau, il se frotte la joue gauche avec la main correspondante : un zoom de la caméra montre une grosse marque rouge de la forme d’une main.)

Rayer

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Message  Les Johnson Mar 6 Mai - 4:01

((En fait, le jazz ne vient pas de Ferdinand "Jelly Roll" Morton mais de bien avant ça. C'est lui-même qui se donna le titre du créateur du jazz. Les bases du jazz sont entièrement africaines alors que Morton est un créole. Les esclaves dans les champs de cotton de l'époque t'arracheraient la tête s'ils voyaient ça. En plus, le jazz a été, presque durant toute son histoire, un outil de communication dans le peuple afro-américains (sauf le swing dont les blancs se sont appropriés pour une exploitation commerciale... c'est pour ça que le bebop fut créee... pour redonner aux afroaméricains ce qui leur appartiennent en utilisant des jeux de technique incroyable que les blancs n'étaient pas capable de suivre et pour aller contre ce côté commercial de la musique.). Souvent, on va associer le blues au jazz mais ce n'est pas non plus toujours applicable car le blues a connu une histoire légèrement différente du jazz. C'est qui qui a suivi des cours d'histoires de musique, huh? Laughing Par contre, pour le côté classique, mes connaissances sont faibles donc je ne dirai rien))

Les Johnson

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Message  Pile ou Face Mar 6 Mai - 4:16

* ouin mon Sly, force toi donc pour nous pondre un p'tit défi avant demain au lieu de te la peter avec tes cours d'histoires de la musique! Razz *

Pile ou Face

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Message  Les Johnson Mar 6 Mai - 4:33

(Lol, j'ai commencé mais il tarde à finir avec les merdes de la vie quotidienne. Demain, il va être fini et corrigé parce que ca craint quand j'écris des défis à 3h du mat)

Les Johnson

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Message  Rayer Mar 6 Mai - 11:30

En fait, je sais que le jazz et le blues sont fondamentalement différents, mais pour Rayer, ça reste de la musique jouée par un noir. Et ce n'est pas Ferdinand Morton qui s'est donné le titre d'inventeur du jazz, mais selon la presse de l'époque, il aurait créé le nom. C'est surtout ça l'idée. Aussi, l'idée la plus importante n'est pas l'histoire du jazz (ce n'est pas mon domaine de connaissance, alors je préfère m'en écarter), mais c'était surtout de faire une attaque et de monter la mise en scène.

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Message  Les Johnson Mar 6 Mai - 13:45

(Lol, je sais... mais je me disais que ca serait bien de donner les vrais faits sur un thème peu connu juste pour éviter de donner de fausses idées aux gens. Je dois bien défendre ma religion après tout. Laughing )

Les Johnson

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