La plus grande «superstar» de la LCC, c'est moi.

Shane Whitaker & Dusk Sam 3 Mai - 20:47

Le printemps commence finalement à laisser quelques preuves indélébiles de son grand retour : la neige fond à vue d’œil de jour en jour, la belle température revient tranquillement nous caresser le visage en ce début du mois de mai, et les banlieusards sortent enfin de leur hibernation. Ces hommes d’une autre espèce reprennent leurs activités extérieures avec grande impatience : ils enlèvent le peu de neige qui reste sur leur terrain, afin de l’envoyer chez celui du voisin, puis arrosent leur entrée asphaltée à coup de plusieurs litres d’eau gaspillés inutilement. Un jeune lutteur professionnel, qui habite une banlieue située à Victoria, en Colombie-Britannique, fait parti de cette espèce qui est malheureusement loin de l’extinction…

Depuis le début de la matinée, donc vers 11 heures de l’avant-midi, Shane Whitaker s’affaire au grand ménage de son terrain. D’un geste qui frôle presque la générosité sans fin, le jeune homme de 23 ans balance cette neige persistante qui ne veut pas déguerpir de son terrain… sur celui de son voisin «favori». Par la suite, il utilise pour la première fois de la saison son boyau d’arrosage, afin de nettoyer son entrée asphaltée; alors que la poussière et l’eau coulent en petites rigoles vers la ruelle, le lutteur canadien se cure discrètement le nez, tout en rêvassant paresseusement à l’odeur de goudron frais qui flottera jusqu’à ses narines vers le début du mois de juillet, puisqu’à chaque été vers cette période, ce dernier rajoute toujours une couche supplémentaire de goudron sur son entrée. Maintenant le travail terminé, Whitaker entre à l’intérieur, prend une douche revigorante puis, les cheveux léchés par derrière et vêtu d’une robe de chambre de couleur orange, le jeune lutteur décide d’aller roupiller quelques heures sur le canapé du salon. Mais, à son grand étonnement, un cameraman l’attend dans la pièce accueillante, une caméra à la main. Le Canadien natif de la ville-reine de la Colombie-Britannique tente de cacher sa surprise derrière un sourire baveux, mais en vain. Ceci de l’empêche tout de même pas de commenter les dernières nouvelles de la Ligue Canadienne de Catch…

- La plus grande «superstar » de la LCC, c’est moi. Je peux donc me permettre d’accepter ou de refuser les défis que m’imposent mes ennemis stupides et détestables. Mais je suis un homme bon, et j’aime bien les défis qui me donnent l’occasion de démontrer mon intelligence au-dessus de la moyenne. Alors, grâce à mon infini bonté, ainsi qu’à mon cerveau exceptionnel qui réussit à décrypter le langage des simples d’esprit, je désire faire part de ma réponse quant à ton défi, Papineau; j’accepte avec joie de t’affronter dans un duel qui consistera à s’affronter sur une planche d’un jeu de société quelconque, peu importe le jeu. Je te laisse choisir le jeu qui causera ta future défaite, mon espèce de Émo fanatique du Mississippi, puisque de toute façon, tu ne pourras jamais surpasser mon incroyable intelligence, même avec l’aide de ton copain, O’Grospif. Tu vois, Torpinouche, je ne mens pas quand je mentionne que mon cerveau est capable de traduire le moindre langage, même les plus complexes. La meilleure preuve que je peux t’offrir est la suivante; malgré le fait que tu utilises un vocabulaire désordonné et incompréhensible, j’ai tout de même réussi à comprendre tes intentions à mon égard. Mais sache ceci, mon grand Émo baptisé sous le nom de Fardoche; les services intellectuels de Shane Whitaker sont loin d’être gratuit, et comme le disait le vieil adage, un service en attire un autre. Donc, voici ce que je te propose, Fardoche Papineau; J’accepte ton défi, mais seulement si tu acceptes de me protéger contre les deux membres du Cirque lors de notre affrontement à Cataclysme. Par le fait même, tu rendrais une fière chandelle à la LCC, soit celle de me faciliter l’ascension vers le Championnat Canadien de la Ligue. Pense bien à ma proposition, Papineau, mais pas trop; je te veux en pleine forme pour notre duel récréatif…

Après s’être moqué ainsi de Papineau, le sourire baveux du jeune lutteur devient un peu plus convaincant. Il poursuit donc sur sa lancée…

- La plus grande «superstar » de la LCC, c’est moi. Je peux donc me permettre de te pire, Pile ou Face, que tu es un albinos. Oui, oui… un albinos. D’après ce que j’ai pu comprendre, tu ne distingues pas le gris ni les autres couleurs, mais seulement le blanc et le noir. Alors, retourne jouer dans le trafic, Sancho l’Albinos, puisque nous n’avons pas besoin de toi à la LCC. En tant que «superstar » par excellence de la Ligue, je peux également me permettre de te dire, Insalubre Jackass, que ta dernière altercation avec Elvis le chimpanzé m’a rappelé que l’homme descend du singe mais que toi, tu as oublié de descendre. Alors, demeure au stade primaire en tant que «King » des macaques, puisque la LCC n’a pas besoin de Mowgli et de sa bande de la jungle. Et puisque personne n’est aussi «big » que moi à la LCC, je peux aussi me permettre de te dire, Jimmy Fart… En fait, non; je n’ai bizarrement rien à te dire aujourd’hui, Jimmy Barf, puisque tu ne fais que dire des choses ennuyeuses et incohérentes. Retourne donc discuter avec ton plant de cannabis, mon espèce de Émo au pouce vert, et laisse les vrais hommes comme moi s’occuper des vraies choses. Je ne voudrais surtout pas que tu te fasses mal, imbécile…

Cette fois-ci, Shane Whitaker éclate littéralement de rire. Une fois la rigolade terminée, le jeune homme de 23 ans essuie les larmes qui ruissèlent sous ses yeux, puis fixe à nouveau la caméra.

- La plus grande «superstar » de la LCC, c’est moi. Il est donc impossible que Brad «Barny » Barnes annonce l’arrivée d’une grosse vedette de la lutte professionnelle lors du prochain Cataclysme, puisque je suis moi-même la plus grosse «superstar » de l’histoire de ce merveilleux sport. Personne d’autre ne peut faire monter les «ratings » de la LCC comme moi, il est donc inutile de mentir ainsi et d’inventer des histoires pareilles pour attirer les foules, Baaaaarny. Mais au cas où tu dirais la vérité, mon espèce de Émo à l’anus dilaté, j’avoue que ma curiosité est piquée; qui est donc cette grande vedette qui effectue un retour au cœur de MA ligue? Mais ne te fais pas de faux espoirs, Barny… Quand l’effet de surprise sera passé, ta nouvelle acquisition sera vite reléguée aux oubliettes, puisqu’il ne pourra jamais jouer dans ma cours et me voler ma place de «Main Eventer » numéro un. Alors, je vous souhaite bonne chance, mes deux nouveaux tourtereaux, puisque vous en aurez besoin pour rivaliser contre moi. Au moins, votre couple risque fortement d’être plus «cute » que celui formé par Insalubre Jackass et de sa grosse Jarre à Biscuits…

Shane Whitaker contemple la caméra d’un air de conquérant, mais son moment de gloire est rapidement interrompu par l’arrivée impromptue de Dusk Elizabeth. La jolie demoiselle est simplement vêtue d’un bikini deux pièces, mais le détail qui attire surtout l’attention en ce moment, c’est le fait qu’elle soit recouverte de boue et ce, de la tête aux pieds. Complètement éberlué par un tel accoutrement, le lutteur professionnel réussit tout de même à bégayer ces quelques mots…

- Que… Que fais… fais… fais… Que fais-tu recouverte de boue ainsi, Dusk? As-tu jouée dans la merde de cochons avec Fardoche Papineau?

- Bien sûr que non! Tu es un petit fou, toi! C’est que… quand j’ai appris que notre combat par équipe contre Monsieur POF et la Princesse Brioche se déroulerait dans une piscine de boue, je suis soudainement devenue toute excitée! Je n’ai pas pu attendre plus longtemps… Je me suis donc roulée dans la boue dehors, afin de calmer un peu mes ardeurs! J’ai hâte, Shane, j’ai tellement hâte! Toute cette boue m’a donnée le goût d’aller faire des folies… Si on allait baiser, Shane!

- Va te laver d’abord… et ne remet pas ton bikini.

- D’accord! À tout à l’heure!

Dusk Elizabeth gambade joyeusement vers la salle de bain, laissant des traces de pas plein de boue derrière elle. Shane Whitaker lui fait un petit signe de la main en guise de «À tantôt », ne sachant pas trop si il doit pleurer ou profiter de la stupidité de sa petite copine. Au bout du compte, il décide de faire comme d’habitude, et il choisit la deuxième option…