Ligue Canadienne de Catch
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Pour Piano seul

Aller en bas

Pour Piano seul Empty Pour Piano seul

Message  Rayer Mar 29 Avr - 0:06

(La caméra ouvra dans une pièce entièrement blanche, sinon pratiquement. De fait, sur un mur opposé, il y a un grand carton noir barbouillé de traits effectués à la craie. Sur le sol de bois franc, de merisier selon la couleur plus foncée que l’on distingue sous le vernis, un certain nombre de boules de carton sont dispersées dans la pièce. Sur le sol, quelques craies ont blanchi le sol. Les fenêtres situées à la droite de l’endroit laissent entrer une ample lumière, qui se voit par réfraction dans la lentille de la caméra. Une armoire est ouverte sur la gauche et elle est remplie de boîtes, dont certaines sont fermées, les autres ont été jetées sur le sol et les papiers qu’elles contenaient étaient empilés sur une ou l’autre des tablettes. À côté de cette armoire on remarque une chaîne stéréo sur un meuble en merisier, et selon les deux barres transversales qui clignotent, nous pouvons supposer qu’elle est sur « Pause ». Après un pivot de la caméra sur la gauche laisse entrevoir une porte grande ouverte, et une fois la moitié d’une rotation effectuée, le focus se fait sur un imposant bureau de merisier avec une chaise pivotante à barreaux assortie. Sous cette masse ligneuse, on remarque un tapis représentant la croix gammée, et un casque à pointe allemand est posé sur le bureau, à côté d’une surface de travail en cuir blanc et d’une lampe de banquier. Comme on remarque des bruits de pas dans le couloir, la caméra se tourne vers la porte où l’on voit Rayer qui marche, se tenant le menton en formant un tripier de sa main droite, progressant à grande enjambée vers la chaîne stéréo en fermant brusquement la porte derrière lui. Ses habits sont assez simple : pantalon bleu marine avec un chandail jaune clair et des lignes rouges et noires qui s’entrecroisent en de multiple segment avant de se terminer dans un trou dessiné artistiquement à l’arrière du chandail. Ses sabots de bois résonnent fortement alors qu’il prend une télécommande et monte doucement le volume avant de constater que le système de son est sur pause. Ensuite, dans un hurlement cacophonique, la musique commence, puis dans bruit diminuant progressivement alors que Rayer appuie frénétiquement sur la télécommande, on distingue les notes de la polonaise en sol mineur de Winkelmann au piano. Enfilant ensuite une nouvelle paire de gant qu’il prend dans un tiroir du bureau, il prend le téléphone qu’il accroche à son pantalon en se dirigeant vers le carton collé sur le mur opposé. Il commence ensuite à dessiner un complexe agencement de flèches se recoupant toutes et se dirigeant vers un nom, au centre : Yuufutsu.)

Rayer (avec un sourire satisfait) : On ne me la fait pas, à moi, cher farceur, qui que ce soit. Je sais pertinemment que Yuufutsu est décédé, et je ne peux oser croire à un complot de l’ALNF en ce sens, puisqu’ils n’auraient caché tous les papiers et toutes les démonstrations qui ont été faits de la mort de ce dernier. Si ça n’avait été qu’une chute, j’aurais tout de suite cru qu’il pouvait s’en sortir, mais comme il a été grillé en tombant sur le panneau de contrôle, je doute fortement qu’il ait pu s’en tirer. En fait, je dirais que c’est presque impossible. Bien que j’aie eu quelques suspicions dans les premiers jours en me disant qu’il était peut-être vivant, je me suis rabattu à une liste de personnes qui pourraient m’en vouloir suffisamment pour me faire un coup de la sorte. Après m’être découragé de la longueur de cette liste et m’en être amusé pendant un certain temps, j’ai décidé de ne garder que ceux qui étaient conscients de Yuufutsu et qui voudraient jeter par-dessus bord des années de blagues de pâté chinois. Ce travail n’a pas été des plus facile ni des plus enrichissants, puisque je me suis borné à une paperasserie fastidieuse, mais…

(Le téléphone de Rayer sonne et laisse entendre « Le Chevauchée des Walkyries » de Wagner. Rayer se dépêche de décrocher et laisse tomber sa craie sur le sol, laquelle ajoute un point blanc à cette murale ponctuée qui s’offre sur le sol.)


Rayer : Ja? Das bin ich!

*** Le reste de la conversation a été traduite de l’allemand ***

Rayer : Alors les tests n’ont pas été effectifs? Je savais que le gel balistique allait fondre à cette température. Ce n’est pas cela qu’il faut faire pour vérifier l’effet de l’électricité sur un corps humain. Vous pouvez simuler un cœur et vérifier l’impact de l’électricité. Ce n’est pourtant pas sorcier. De toute manière vous avez vu cette charge? Ç’aurait suffi à tuer un éléphant, alors c’est certain qu’il est mort. Ils n’ont probablement même pas eu besoin de le faire chauffer beaucoup pour l’incinérer puisqu’il était pré-cuit. Mais puisque je vous dis que c’est impossible! Oui, je sais que c’est moi qui aie demandé les tests, et faites-les correctement. Lancez un cochon sur dans une ligne de haute tension si vous en avez besoin, sinon prenez un macaque qui a sensiblement le même poids que le Nippon carbonisé et jetez-moi ça de quinze à vingt pieds de haut sur un plateau de contrôle électrique. Et si vous ne prenez pas les dispositions nécessaires pour que l’expérience fonctionne, c’est vous qui « tomberez dans le panneau », professeur, et je ne plaisante pas. Alors, monsieurs von Herlasch, vous reprenez votre planche à dessin et vous arrêtez de me déranger avec votre « éthique de travail », c’est une perte de temps abominable. Il n’y a qu’une seule éthique et vous la connaissez aussi bien que moi, alors tâchez de la respecter. Au revoir!

*** Fin de la traduction à partir de l’allemand ***

(Rayer prend le combiné et à l’accroche à nouveau à sa taille, avant de changer de disque compact dans le lecteur. Le quatrième mouvement de la sonate en fa, du second opus de Beethoven, commence à jouer.)


Rayer (après un long soupir, sans sourire et les yeux légèrement creux) : Il y a une liste assez imposante d’individus qui pourraient se servir d’une information liée à la déchéance de Yuufutsu afin de me manipuler, ce qui n’arrivera certainement pas, et encore plus d’individus qui voudraient simplement que j’aie peur, et je crois que ce ne sera pas le cas, et cette ou ces personnes devraient mieux savoir s’armer contre moi. Il y a en premier lieu ma femme, qui voudrait tant (il insiste sur ce mot) ravoir son enfant, mais qui ne peut à cause de l’assistance sociale qui est toujours sur son dos, du fait qu’elle avait de très nombreuses traces de piqûres sur les bras et quelques légers sédiments d’héroïne dans les veines. Elle a d’ailleurs toujours nié en avoir consommé, mais les preuves, heureusement pour moi, allaient contre elle. Nous pouvons ici remarquer comment tout va toujours dans le sens de mes idées. Il est impossible d’aller contre le courant, comme Sade l’a si bien démontré. Il faut suivre le chemin de la raison et non de la morale, et si la morale oblige les gens à croire en Dieu et à aimer son prochain, c’est qu’ils courent eux-mêmes à leur perte.

La seconde personne que j’ai notée sur ma liste est Viktor Dittersdörf, mais le connaissant il n’aurait pas cherché à me faire peur, il me serait foncé directement dessus, et d’ailleurs je ne crois pas qu’il ait la subtilité nécessaire pour entrer dans les bureaux de la LCC et ensuite s’attaquer indirectement à moi. Il aurait probablement défoncé les portes d’une série de garderies, à tout hasard, en espérant y trouver mon enfant, et s’il l’avait vu, il l’aurait amené chez lui pour fumer su houka et du hachiche, lui apprendre à tirer avec un fusil de point ou je ne sais qu’elle autre cochonnerie les gens de son genre sont prêts à faire en présence d’un enfant de cet âge. Si ça se trouve, il l’aurait déjà violé si mon enfant n’était en sécurité chez moi, avec un professeur privé trié sur le volet servant à son éducation.

Nous pouvons penser en un troisième temps à Jason « The Crow » Cade, auquel j’ai assené tellement de coups que c’en est devenu ennuyeux. Sûrement celui-ci refuserait-il de s’en prendre à mon enfant, puisque dans un combat opposant ces deux derniers, il a refuser de frapper mon fils pour l’envoyer sur le tapis. Aussi, le fait de commettre un acte si désespéré n’est que trop son genre, il voulait se monter sur les palmarès et faire une entrée remarquée ou Dieu sait quoi. En un quatrième temps, il y aurait la ligue d’Orval Ménard, incluant Chris Row et d’autres, qui auraient voulu me chercher des torts. Mais comme dans le cas de Dittersdörf, cette bande d’impurs de première catégorie n’auraient pas, même en un groupe composé de très nombreux individus, songé à une telle idée. Ils auraient plus probablement trouvé un moyen de me nuire pendant un combat plutôt que de me tracasser à l’extérieur de l’arène.

En un cinquième temps, il y a Craig Simmons, qui n’a jamais accepté de que tue son meilleur ami, même pour des raisons purement éthiques, et dans ce cas-ci esthétique, et avec lequel j’ai eu de très nombreuses querelles, notamment sur sa merveilleuse (Rayer fait semblant de vomir) « femme » à jambe de bois et au quotient d’une palourde. Mais heureusement pour moi, il est fort probablement très loin d’ici, probablement dans une chaise roulante ou dans Dieu sait quelle mauvaise position. Je me demande en fait comme il se porte (il regarde en l’air, l’œil gauche légèrement froncé, songeur.) Peut-être que je pourrais lui apporter quelques maux supplémentaires. M’enfin, là n’est pas la question, le fait est que s’il a les moyens de me nuire et n motif potentiel, je ne crois pas qu’il ait été susceptible de commettre cet acte de vandalisme. Comme Simmons est en quelque sorte un animal à sang chaud, il aurait préféré me trouver face à face plutôt que de jouer à ce petit jeu avec moi. La dernière personne qui a probablement pu me faire un coup pareil pourrait être dans la LCC elle-même, puisqu’il avait les moyens de se rendre et d’écrire cela sur mon mur, soit Brad Barnes. Le fait est que je ne sais pas à l’heure actuelle qui a pu faire quelque chose d’aussi grotesque, mais il faut être bien certain que je le trouverai très prochainement, et qu’il souffrira son comptant pour avoir perturbé ma quiétude.

(Rayer effectue une série de traits et relie les différents noms à celui de Yuufutsu, au centre, avant de sortir de la pièce. La caméra le suit alors qu’il descend un escalier avec une rampe en fer forgé, puis qu’il sort. Une fois à l’extérieur, il se dirige vers le bord de la route et prend son courrier dans sa boîte aux lettres, et en jetant un coup d’œil rapide vers le domicile de son voisin d’en face, il remarque que la grille est ouverte et que son automobile est en marche, sans que personne ne soit à l’intérieur. Il prend quelque chose dans sa main droite et le cache sous son chandail avant de traverser la rue. Une fois à côté du véhicule, il regarde le mouvement à l’intérieur de la maison et ouvre doucement une porte afin de s’asseoir confortablement, de mettre un pied sur le frein et de mettre l’automobile sur « Drive ». Une fois cette opération effectuée, il tire de sous son chandail une brique qu’il avait probablement prise près de sa clôture, une pierre très grossièrement taillée qu’il met dans un équilibre précaire. Puis, sortant du véhicule, Rayer retourne à pas lent vers sa maison alors que dans un crissement de pneus, le véhicule de son voisin part en trombe Visiblement l’alignement était très bien effectué, puisque l’automobile continuait en ligne droite jusqu’à la fin de la rue dans un fossé très profond, en passant très près d’un enfant mulâtre. Claquant des doigts et affichant un air déçu manifesté par un pincement du coin gauche de sa bouche lorsqu’il remarque que l’enfant se porte bien, Rayer ferme la grille de son domaine et se tourne à nouveau vers le caméraman.)

Rayer : Maintenant, je crois qu’il conviendrait de dire quelques mots à mes adversaires, puisqu’il me faut les détruire lors de notre prochain combat. Le premier, ce cher Whitaker, celui qui, ne pouvant gérer sa carrière seule, a fait un libertin conquérant de lui-même afin de se trouver une gérante. Je dois avouer que j’en sais très peu à leur sujet, mais mes suppositions, lesquelles s’avèrent le plus souvent assez justes, me laissent croire que leurs connaissances et leurs capacités sont relativement limitées. Car ton arrogance, Whitaker, ne te mènera à rien avec moi et tu ne pourras pas gonfler tes muscles pour essayer de m’en imposer. Tu as des valeurs trop différentes, et si seulement tu pouvais être à la haute de la couleur de tes yeux, cela serait fantastique. Et si les muscles sont chez toi au rendez-vous, je dois dire que tu es défavorisé cérébralement. Tu manques de lucidité vis-à-vis de toi-même et d’un regard intrinsèque. Lorsque tu auras compris ce que cela signifie, je te prie de venir me voir, je serai en mesure de te donner des leçons de savoir-vivre. La seule chose que je crains dans notre prochain combat est la présence de trois opposants supplémentaires. De fait, il y a cette chère Elizabeth, qui je le crains n’hésitera pas deux fois avant de m’assener un coup avec tout ce qu’elle trouvera, sinon avec ses deux massues siliconées, et Véronica Puglisi, en plus de Pile ou Face qui est présent en tant que juge. Certes l’arbitre n’aura aucune décision à prendre puisque les autres n’auront pas une très grande expression, mais je dois avouer à cinq personnes contre un, cela me donner un certain défi que mes (il toussote) « gènes » pourront me permettre de surmonter.

Du côté de Véronica, que je crois connaître – du moins je crois qu’elle a fait un court passage à l’ALNF, elle pourra me le confirmer – il y a aussi un jeune italien, peu bâti, qui n’a de positif que la nation d’où il provient, même s’il semble faire partie de la mafia. Quoique si je connais Véronica, c’est peut-être un de ses coups de traître afin de m’éloigner de ses plans et s’attaquer seul à Whitaker, mais j’en doute. Il faudra que je vérifie si je l’ai déjà connue quelque part…

(Rayer semble réfléchir quelques instants, puis avec un hochement rapide de la tête, se tourne vers la caméra, en relaxant ses épaules qui tombent tout d’un coup.)


Rayer : Bref, je me vois réduit à attendre des nouvelles de mes adversaires, ce qui me déshonore d’une certaine manière, mais qui m’amènera au silence pendant plusieurs jours (on entend une série de jurons qui proviennent de derrière, chez le voisin de Rayer). Tiens, sa maison était bien isolée! Pas un bruit ne rentre ni ne sort… Il serait probablement préférable que je rentre chez moi afin de retourner à mes planches à dessin.

(Rayer ouvra la porte de son domicile et traverse la façade de pierre, le téléphone toujours accroché à sa hanche, du côté droit, et il jette les gants contenant de la poussière de pierre dans une corbeille située dans le hall d’entrée. Il ferme ensuite brusquement la porte sur le caméraman, la lentille se fendille. De l’autre côté de la porte on entend un hurlement : « Je leur avais pourtant dit que je ne voulais pas me faire suivre par une saloperie de rouquin! ». La caméra se ferme dans un léger bourdonnement.)

Rayer

Messages : 68
Date d'inscription : 04/04/2008
Age : 34
Localisation : Ottawa

http://www.editionsavant-garde.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser