De la "grande" visite. Très "grande" visite.

Véro & Aldo Lun 16 Juin - 2:26

Voix à l'interphone - Arrivée du vol 407 en provenance de St-Petersbourg.

Assis dans la salle d'attente de l'aéroport de Dorval, Aldo Antonelli et Véronica Puglisi semblaient au plus froid de leur relation professionnelle. C'était comme si une bulle de silence les entourait, tous les deux, les séparant non seulement du vacarme omniprésent de la foule présente à l'aéroport, mais également l'un de l'autre. Chacun réfléchissait seul, de son côté.

Aldo (en pensée) - Je croyais avoir compris. En fait, je suis certain d'avoir compris! Il faut être réaliste, cette jeune femme est complètement bête. J'ai changé mes méthodes, j'ai compris ce que je devais faire, et j'ai commencé à m'entraîner et à prendre soin de mon corps comme s'il s'agissait d'un presbytère. C'est ridicule.

V.I.P. (en pensée) - Où est donc passé cette bonne vieille valeur que l'on nommait le respect? Personne ne se respecte, maintenant. Tout le monde agit comme bon lui semble, sans aucune loyauté, sans aucun bon sens. Prenez Rayer, par exemple. Bien que ce petit homme se dise loyal, et prêt à faire des pactes à l'amiable avec quiconque dans le but d'arriver à ses objectifs, comment peut-on lui faire confiance?

Aldo (en pensée) - Je me donne toujours entièrement, corps et âme, pour ce qui me tient à coeur. Est-ce une question de passion? Mais j'aime taper sur les gens, j'en ai fait mon métier car depuis que je suis haut comme trois pommes, j'adore ça. Je n'ai jamais vu aucune autre issue possible pour moi. J'ai suivi non seulement mes instincts en me lançant dans quelque chose dans lequel j'excellais, mais en plus j'y prend plaisir certainement davantage que la moyenne, du fait que je suis un passionné, et un vrai!

V.I.P. (en pensée) - Et Moonchild, l'enfant de pute... Quel est donc l'objectif qu'il poursuit avec ces insultes non seulement dénudées de sens et pathétiques, mais en plus totalement gratuites et irrespectueuses? D'où tient-il toutes ces balivernes hasardeuses? Que cherche-t-il? On l'a élu représentant syndical et c'est ainsi qu'il nous remercie? C'est déplorable, moi qui croyais donner ce rôle à un homme respectable, et non pas à un enfant manquant complètement de sérieux!

Les passagers du vol 407 se mirent à sortir de l'avion et à entrer dans l'immense salle. Parmi toutes les personnes, une tête blonde dépassait du lot par sa grandeur. De longs cheveux blonds, lisses et raides. Il dépassait également par la largeur, étant bâti comme un monstre. Il devait être près de trois fois plus large que la moyenne des gens. Et lui aussi, il pensait.

Homme (en pensée) - Y'ezbèle gué la bolize né rémalguera bas gué yé zouis zdazionné en double à Zaint-Bédesbourg... dans les hangars d'héligobdèles! Yé manyérais bien oun zous-malin avec dou beulle dé beanuts et dé l'houile à modeur. La delnièle vois, z'édait lors dé notle delnièle jazze à l'égouleuil, à moi et Yames.

Aldo (en pensée) - Est-ce par manque de confiance qu'elle m'amène ici l'un de ses copains russes pour supposément m'entraîner? Semble-t-il qu'il a l'expérience de la lutte, mais qu'est-ce que j'ai à apprendre de ce type? C'est sans aucun doute un bon à rien, car après quelques recherches j'ai bien pu constater que son nom n'avait été associé à aucun titre lors de sa carrière. Bref, une carrière sans succès! Et je devrais en prendre exemple?

V.I.P. (en pensée) - J'espère seulement qu'il ne se laissera pas influencer, il est si faible d'esprit. Il doit tenir son bout du bâton et représenter l'ensemble du personnel de la LCC, mais il continue d'agir en pitre à un tel point où j'ai l'impression que j'aurais dû voter pour Killer Klown.

Véronica lève alors la tête et aperçoit l'immense homme à tête blonde dans la foule.

V.I.P. (à voix haute) - Le voilà! Aldo?

Aldo (à voix haute) - Hmm?

V.I.P. - Pas le temps de somnoler! Viens, je vais te présenter quelqu'un.

L'Idylle se lève alors et empoigne le bras d'Aldo, qui suit d'un pas nonchalant. Les deux Italiens se faufilent au travers de tous les individus, jusqu'à ce qu'ils puissent atteindre le géant russe.

V.I.P. (tentant d'attirer l'attention de l'homme) - IVAN!!!

Ivan (se retournant) - Hey!!!

V.I.P. - Viens par ici!

(Finalement, les trois personnages se retrouvent dans un endroit plus tranquille, à l'extérieur de la foule.

V.I.P. - Merci d'être venu.

Ivan - Oh melde! Z'est vlai, z'est doi gui m'avait dit dé vénir!

V.I.P. - Bien sûr, qui crois-tu l'aurait fait?

Ivan - Maindénant gué dou lé dis, z'est loyigue. Y'avais engole en dêde gué yé vénais régoubéler ma gommande dou gadalogue dé Zealz.

Aldo (tout bas à Véronica) - Tu comprends vraiment quelque chose de ce qu'il dit?

V.I.P. (répondant à Aldo) - Parfois, il est mieux de ne pas comprendre. Ça peut causer des maux de tête.

Ivan - Il va valloir gué y'abbelle Olga! Y'ai engore oublié dé l'aveldir!

V.I.P. - Tu viens de passer de l'autre côté du globe sans même avertir ta femme?

Ivan - Yé loui ai dis gué y'allais jeljer dou lait au débanneur, hier zoir, guand yé zouis balti. Nolmalément, elle né z'inguiède bas tlop. Mais yé né zouis bas idiot, yé né blendlai bas dé janzes!

V.I.P. - J'ai la vague impression que l'on perd notre temps. Enfin, passons aux présentations. Voici Aldo, le minable dont je t'ai parlé.

Aldo - Euh... hein? Enfin... enchanté!

Ivan - Zalout Aldo!!! Aldo gomme la boudigue dé jauzzures?

Aldo - Quoi?

Ivan - Laizze faile! Dabe là-dédans!

Ulrich propose alors un high-five à Aldo Antonelli, qui place sa main en position et reçoit celle d'Ivan, au mois trois fois plus grosse que la sienne, assez fortement pour le propulser sur le dos.

V.I.P. (découragée) - Allons, Aldo! C'est assez, cette paresse! Peux-tu rester debout et te montrer civilisé, s'il-te-plaît? C'est que tu me fais honte!

Aldo (surpris) - Euh... j'ai perdu pied. Désolé.

V.I.P. - Allez, debout! Et je te présente Ivan Ulrich. Il a déjà plusieurs années d'expérience dans le domaine, et il a eu la chance de nous côtoyer, moi, Anonyme, et le cher et défunt Yuufutsu dont la vengeance outre-tombe sera terrible. Mais ne s'écartons pas, que dis-je! J'ai invité Ivan dans le but très simple de te renforcir et te montrer ce que c'est, d'être un dur.

Aldo - Parce que cette grande chose est ce qu'on appelle un dur?

Ivan - Dou né lé glois bas?

Aldo - Je suis plutôt du genre à désirer voir les faits avant de croire en quelque chose.

Ulrich regarde alors autour de lui, à la recherche d'une... idée, simplement. Et elle ne vient pas.

V.I.P. - On n'a pas le temps de prouver quoi que ce soit ici. Venez, on retourne dans les Laurentides.

Ivan (déçu) - Ahhh... d'aggold.

Les trois Européens se retrouvent alors à l'extérieur. Dans un premier temps, Véronica fait signe à un taxi passant de bien vouloir s'arrêter, mais le conducteur fait signe qu'il est déjà sur une course. Cependant, avant qu'il n'ait le temps de repartir, l'homme de 7 pieds et 7 pouces agrippe le derrière de la voiture de ses deux bras et la lève. Les deux roues d'en avant tournent sur l'asphalte et se mettent à boucaner à force de glisser. En tirant et en forçant, Ivan gagne l'épreuve de force entre lui et la voiture, et amène le taxi jusqu'aux deux Italiens. Véronica y monte comme si rien n'était et donne ses indications au chauffeur alors qu'Aldo, paralysé, regarde Ivan d'un air complètement ahuri. Genre, comme ça: ( Shocked

)

Ivan - Allez, monde!

Aldo prend quelques secondes, avant de finalement réaliser que par "monde", le géant russe, de son accent prononcé, lui disait en fait de monter dans le taxi. Ivan ouvrit la porte avant, mais resta avec celle-ci dans ses mains.

Ivan - Oh... désolé.

Chauffeur de taxi hindou - Ah mais mais jé pourrai pas nourrir ma famille dé 24 enfants pendant près de 8 semaines lé temps qué jé fasse réparer cette porte!

Le Russe s'assied tout de même à côté du chauffeur et tenta de replacer la porte en tirant. La porte se coinça dans la carrosserie au point de plier, mais on pouvait être sûr qu'elle ne bougerait pas de là, sauf si l'homme fort décidait d'étirer son bras droit. Une fois de plus, à l'arrière, Aldo Antonelli regardait le tout avec non seulement les yeux complètement écarquillés, mais également la langue sortie, par stupéfaction. Véronica lui donna un léger coup de coude pour lui faire savoir qu'il avait l'air d'un abruti des plus totaux. Aldo se mit enfin à réagir, et le taxi se mit en marche.

Ivan - Y'ai bien hâde dé té blouver gu'est-zé gué yé zouis gabable dé faile!

Aldo - Et ce que tu viens de faire?

Ivan - Guoi? Y'ai lien fait dé zbegdagoulaire!

Antonelli préféra finalement se taire. Après tout, il n'avait absolument pas compris ce qu'Ivan Ulrich voulait dire, par "zbegdaboulaire".